Seul chez moi, allongé en ce samedi matin, jour de repos pour la plupart d'entre nous et jour de libération pour les plus ambicieux visant à conquérir leur monde, je me livre aux humeurs du temps.
La chaleur est une star en ce moment, on en parle beaucoup aux actualités accompagnés d'une carte de France bien rougie dans le but de bien faire peur. Elle s'instaure comme une présence imposante, un dictateur puissant ou pour certains un grand libérateur.
Beaucoup de fenêtres autour de chez moi son ouvertes ce matin tout comme les miennes, pas besoin de me lever pour le voir, j'entends vivre dehors ou plutôt chez les autres.
Un bébé pleure, je sais à qui il est et où il habite même. Ce sont mes voisins de l'immeuble de derrière. C'est un couple très aimable que j'ai croisé à plusieurs reprises dans la résidence. Ils sont toujours fiers de me montrer leur toute petite fille eurasienne. La mère est asiatique et lui est français.
Il vivent au dessus de mon autre voisin Jean qui m'a une nouvelle fois demandé de lui conseiller un livre à lire. Je suis pourtant loin d'être un féru de lecture, cependant, ma profession est comme un tempon justifiant d'une bonne qualité d'origine.
Je lui ai fait lire pour l'instant, les fourmis de Werber, Moi qui voulait être une œuvre d'art , d'Emanuel Shmith, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson. Que vais je lui proposer ou même prêter cette fois ci ? Tellement de livres sont interressant à lire.
Je sais que j'ai acheté, il y a bien longtemps un livre d'aventure dont le style d'écriture ne m'a pas plus ou peut être lassé. J'ai laissé tomber à la moitié du roman. C'est pourtant un auteur célèbre. C'est un roman historique qui s'intitule Rouge Bresil, et c'est écrit par Jean Christophe Ruffin.
Si je lui prête ce livre et bien, il n'aura pas été acheté pour rien et qui sait, Jean m'en parlera peut-être d'une manière qui me donnera envie de passer au delà du style d'écriture.
Je travaille dans une bibliothèque. Je n'ai pas eu le grand désir de travailler là. Ce n'est qu'un pisalé qui m'a permis de gagner ma vie. Je ne le regrette pas maintenant car ça m'a ouvert à un vaste monde culturel.
Allongé presque nu, aux yeux des fenêtres curieuses, je m'expose comme dans un camping où chacun peut percevoir chez son voisin des bouts de vie, des quotidiens variés. Il y a moins de pudeur dans ces lieux là. Ca me dérange pas, tant que je ne presente pas mes parties intimes. Je préfère ça que de me sentir enfermer.
On vie tous ensemble, et on partage les bienfaits d'un repos mérité.
J'entends une colombe chantée, ça me rappelle mon enfance chez mes grands parents. Dans la longue lignée de haut sapin en face, il y avait toujours une colombe pour m'accueillir au matin lorsque j'ouvrais les volets de ma chambre. Son chant reconnaissable par cette boucle qui n'en fini plus, me donnait le sourire, surtout si les premiers rayons de soleil venaient participer à ce moment.
J'ai l'impression d'être un homme de tribu vivant là, presque dehors, part les fenêtres grande ouvertes avec ma peau en contact avec l'atmosphère. Je suis comme ça depuis deux nuits et un jour.
Je ne suis pas sortie hier, je ne travaillais pas.
J'ai consacré ma journée à ne rien faire, ni même manger pour le midi. Ce n'est pas un repas de sauté qui aura de graves conséquences sur ma santé. Le corps à des réserves.
Je me suis plongé dans mon jeu vidéo en boxer, avec toutes les fenêtres ouvertes. Inactif par mon corps, mes muscles, je l'étais bien moins dans mon esprit. Tel un grand aventurier, à la tête d''un redoutable bateaux viking, j'ai pillé des monastères dans le but de construire ma ville. Nous nous sommes installés en Angleterre moi et mes hommes.
Toutes la journée, je me suis baigné dans cette grande histoire et j'ai occulté mon devoir de fermer les fenêtres dès que la chaleur monte.
J'ai appris ce jour, le vendredi 27 juin qu'il y aurait une chaleur moins imposante que les jours précédents. Toutefois, ça se joue à quelques degrés de différence rien de plus mais c'est déjà ça...Nous n'avons, cette fois-ci pas dépassé les 30° à Paris et j'ai donc décidé de laisser mes fenêtres grande ouvertes même la nuit.
C'est ce que je ne fais jamais normalement car je n'aime pas ouvrir mon appartement aux moustiques qui peuvent debarquer chez moi comme dans un open barre et s'offrir des ccocktails de sang. De plus, certain d'entre eux peuvent nous filer des maladies pas géniales. Ces derniers doivent être rares mais bon... ça ne rassure pas toujours. De plus ils parlent aux actualités, de l'arrivée de la maladie du Chikungunya part le biais des moustiques. Il y a eu des cas dans le sud de la France.
J'imagine les moustiques de chez moi discuter entre eux la nuit.
__ et les gars, ca vous direz une nuit tranquille avec boisson à volonté ? Et bien suivez moi, je sais oú aller...
Mes fenêtres sont restées ouvertes depuis deux nuits et un jour, qu'importe les moustiques. . Toutefois pour aujourd'hui, je vais devoir refermer les fenêtres car ça va dépasser les 30°. Hier, j'ai supporté, c'est plus simple lorsque je n'ai pas à fournir de gros efforts pour me mouvoir.
Aujourd'hui comme samedi dernier, je ne pourrai pas me rendre chez ma mère comme je le fais tous les samedi. Dans des températures plus convenables, c'est déjà très difficile alors avec une grosse chaleur ca devient pire que mon calvaire habituel, ça devient indescriptible.
Je vais donc rester chez moi aujourd'hui et il se peut que je retrouve une nouvelle fois mes vikings dans de grandes aventures.