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Manucure et vernis : prendre soin de ses ongles sans mettre en péril sa santé.

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Si des ongles vernis sont perçus par beaucoup aujourd’hui comme une manière de prendre soin de soi, de son apparence ou de son moral, les produits et techniques modernes posent à bien des égards des risques pour la santé, des allergies au cancer. Comment identifier ces composants et techniques dangereuses et les éviter ?

L’idée d'embellir ses ongles n’est pas contemporaine, loin de là. Voilà 3000 ans que les femmes, mais aussi les hommes se colorent le bout des doigts. Ainsi, à Babylone, les hommes peignaient leurs ongles grâce à un mélange de Khôl et de pigments végétaux afin d’afficher leur rang social. En Chine, seuls les nobles de sang royal avaient le droit d’utiliser un mélange de blanc d’œuf, de cire d’abeille, de gomme arabique et de pétales de roses, qu’ils laissaient poser de longues heures pour parer leurs doigts. Tandis qu’en Égypte Antique, on favorisait le henné.

Aujourd’hui, la composition des vernis, mais aussi leurs techniques de pose ont beaucoup changé, ceci au détriment de notre santé à en croire plusieurs alertes récentes sur le sujet. En effet, l’Académie de Médecine a, dans un communiqué récent, alerté sur les dangers des vernis semi-permanents. Contrairement aux vernis classiques, leur composition permet de tenir plus longtemps en place (2 à 3 semaines) sans craqueler ou s’effacer. Cependant, pour obtenir ce résultat, les ongles doivent passer sous une lampe à UV. Or différentes études menées depuis 2009 ont montré le rôle potentiel de ces lampes dans « l’induction de cancers cutanés »(1). Selon l’une des plus récentes, publiée dans la revue Nature Communications, les rayons émis par les lampes à ongle (d’au moins 48 watts combinés à des diodes électroluminescentes LED) peuvent « à la fois endommager l’ADN et graver de façon permanente des mutations sur les génomes »(2).

Menées in vitro sur des cellules cutanées de souris et d’humain, les analyses ont également montré que l’utilisation de ces lampes pendant 20 minutes entraînait entre 20 et 30 % de mort cellulaire, tandis que trois expositions consécutives de 20 minutes provoquaient la mort de 65 à 70 % des cellules exposées. Cette destruction cellulaire massive, au-delà d’accentuer le risque de mutation et de cancer, accélère le vieillissement de la peau alentour. Dans ce contexte, l’Académie nationale de Médecine recommande donc a minima d’appliquer une crème solaire avec une protection UVA indiquée (50), environ 20 minutes avant l’exposition des mains aux lampes UV/LED ; mais aussi d’espacer au maximum la pose de ce type de vernis, et enfin de décaler l’âge auquel on commence utiliser du vernis semi-permanent.La composition toxique de certains vernis

Mais ce n’est pas tout. L’Académie de médecine, en se basant sur une synthèse de 2022 publiée dans la revue Clinics in Dermatology,  signale différents effets secondaires majeurs. Ainsi, parmi les personnes ayant remonté des effets indésirables 3,4 % était concerné par un cancer cutané de type carcinome épidermoïde, 26,1 % par des atteintes mécaniques des ongles et 70,5 % par des réactions cutanées allergiques. Si les lampes UV ne semblent pas responsables de tous ces maux, la composition des vernis semi-permanents, mais aussi des vernis classiques peuvent être la source du problème. En effet, les vernis à ongles et en particulier ceux qui sont produits hors de l’Union européenne, souvent à bas prix, contiennent couramment des composants toxiques et allergisants. Parmi eux, il est important d’être vigilant lorsqu’on les rencontre sur une étiquette :

Les HEMA et Di-HEMA-TMHDC sont des monomères et oligomères particulièrement allergènes et inflammatoires. Si sur le papier, la réglementation européenne les a interdits en 2021, celle-ci peine à être appliquée pour les produits importés.

Le formaldéhyde est employé pour durcir le vernis, ce composé organique est inflammable, corrosif, allergisant des voies respiratoires, mais surtout classé comme « cancérogène certain » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

Le toluène, aussi nommé méthylbenzene ou phénylméthane, est un solvant qui sert à stabiliser le vernis et à lui donner son aspect lisse. Or, il est désigné par un grand nombre d’études comme un neurotoxique. Volatile, il est tout aussi irritant pour la peau que pour les yeux et les organes respiratoires.

Les parabens (butylparaben,isobutylparaben,méthylparaben et éthylparaben) : sont des agents allergisants, mais sont aussi et avant tout, suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. Ils mimeraient ainsi « les propriétés de certaines hormones, notamment par l’activation des récepteurs aux œstrogènes » (3) ce qui à long terme pourrait avoir un impact sur la fertilité ainsi que sur le développement de cancer hormonodépendants.

Les phtalates (ou dibutylphatalate) sont également des perturbateurs endocriniens, mais aussi métaboliques. En effet, selon différentes études, ils seraient « associés à des effets nuisibles sur le neurodéveloppement, l’asthme chez l’enfant, le diabète de type 2, le TDAH, l’obésité juvénile et chez les adultes, les cancers du sein et de l’utérus, l’endométriose et l’infertilité » (4).

Le camphre synthétique est potentiellement cancérigène, il peut surtout provoquer des allergies de contacts en particulier chez les plus jeunes (enfants de moins de 6 ans).
Vers quels produits s’orienter pour des ongles sains ?

Pas de panique : si la liste de ces toxiques est longue (et non exhaustive) de plus en plus de marques proposent des vernis et produits dits « Free » (exempt de tel ou tel toxique). Le chiffre précédant cette mention permet de savoir combien d’agents toxiques ont été retirés de la formulation du vernis en question.

En outre, il est possible pour les plus motivées de fabriquer soi-même son vernis à ongles presque entièrement naturel. Pour exemple aroma zone propose une base de vernis à 85 % d’origine naturelle (composés d’agrosolvants biosourcés, de dérivés de pomme de terre, manioc, blé obtenus par des procédés de chimie verte) et garantie « 10 free ». Il suffira ensuite de mélanger cette base plus naturelle avec des colorants minéraux ou végétaux à votre convenance, mais aussi des actifs pour prendre soin de nos ongles. On peut également s’inspirer des traditions anciennes et colorer le bout de nos doigts avec du henné. Bien sûr, il faudra choisir un henné issu de l’agriculture biologique, et délimiter la zone à teinter grâce à de la vaseline.

Enfin, il est important de laisser respirer nos ongles en espaçant les manucures d’au moins deux semaines, quels que soient les produits utilisés. De plus, voir nos ongles nus peut nous aider à faire le point sur notre santé. Pour exemple, en naturopathie holistique, on porte un grand intérêt à la couleur des ongles, qui permet vérifier notre vitalité et nos éventuelles carences Source alternative sante
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