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Le kototama, antique science des sons purs

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Le modèle kototama, issu de la tradition shintoïste japonaise, est une pratique qui peut être comparée à une méditation par le son. Il développe l’idée que réciter ou chanter une suite de certains sons serait porteur d’une qualité d’énergie particulière. Esprits cartésiens, accrochez-vous !

Si le terme " sons purs " dans le titre de cet article vous a fait penser aux sons musicaux, vous faites tout comme moi fausse route. Les sons purs sont étonnamment des combinaisons de consonnes et voyelles du style " ta ", " ya ", " ka ", " ma ", et un saut en arrière de plusieurs siècles est nécessaire pour entrouvrir l’accès à cette pratique, à des années-lumière de nos traditions occidentales.

La méditation sonore est présente dans de nombreuses traditions spirituelles. Le mantra " om " ou le " nam myoho renge kyo " bouddhiste n’en sont que quelques exemples, ils permettent d’élever l’esprit et de renforcer l’énergie. Le kototama est une voie d’élévation spirituelle par la récitation des sons (koto) purs (tama). Une vibration harmonieuse du son est synonyme d’équilibre, d’harmonie, sa pratique favorise le rééquilibrage physiologique et psychologique, et ouvre l’esprit à de nouvelles perceptions sur le plan spirituel.

La pratique du kototama est encore appelée kotodama1. En japonais, kototama signifie " vibration du verbe, de l’énergie du verbe ". Fabien Maman, considéré comme un pionnier de la médecine vibratoire, explique dans son livre Le tao du son2 que " le verbe est l’action vibratoire, l’âme de la matière, la vibration qui l’anime. Il s’agit donc d’appréhender l’Univers par le verbe, c’est-à-dire par la vibration sonore… Le kototama contient la mémoire des influences vibratoires des civilisations passées, présentes et futures ". Fabien Maman nous rappelle que nous sommes vibration, que plus nous travaillons avec le son, plus nous nous connectons avec la résonance de notre champ énergétique. Il développe depuis quarante ans une approche qui mêle ses connaissances en médecines traditionnelles chinoise et ayurvédique, musique, sons, kototama, couleurs et arts martiaux3. La vibration émise par une onde sonore (instruments particulièrement riches en harmoniques, voix), en parcourant le corps, permet de travailler à différents niveaux : physique, émotionnel, énergétique et psychique. Des études scientifiques très sérieuses révèlent les bienfaits immenses de ces soins vibratoires avec de nombreuses applications dans le domaine de la santé4. Les explications données par Fabien Maman, élève du grand maître japonais Nakazono Sensei, ont été précieuses pour la rédaction de cet article car la transmission des connaissances sur les kototamas se faisant principalement par voie orale de maître à élève, la bibliographie n’est pas foisonnante.
Vibrer avec « Aom »

Emmanuel Comte, spécialiste en sons thérapeutiques et en musicothérapie, a fondé le centre de recherche MedSon* qui développe la sonothérapie et la sonologie à usage médical et thérapeutique. Il explique : « Si vous chantez le son “Aom” en plaçant une de vos mains au sommet de votre crâne, vous pourrez alors sentir vibrer soudainement toute votre tête. Votre cerveau, lui-même constitué de 90 % d’eau, va entrer en vibration, et la glande pituitaire ou hypophyse, ainsi que l’hypothalamus vont libérer des endorphines et des enképhalines (qui sont des opioïdes naturels) sous l’action des vibrations. Ces substances sont reconnues pour leur capacité à soulager le stress et la douleur et provoquer des états euphorisants. »Plongée dans la tradition japonaise

Si on attribue le kototama au Japon, il semblerait que sa doctrine remonte au druidisme préhistorique des traditions celtes. Transmise oralement de pays en pays, de culture en culture, elle serait arrivée au Japon où les secrets de son enseignement auraient été retrouvés dans des documents vieux de plus de trois mille ans5. Tenus secrets par la famille impériale, les kototamas ont commencé à se diffuser à l’initiative de l’empereur Meiji à la fin du XIXe siècle. Ce sont les maîtres Ueshiba Sensei (fondateur de l’aïkido) et Ogasawara Sensei, puis Nakazono Sensei qui l’ont répandu. Ce dernier l’a enseigné en Inde, en France et aux États-Unis.

Isabelle Padovani, enseignante en Onsei-Do (la voie du son) et elle aussi élève de Nakazono Sensei, explique que " le kototama n’est pas une pratique reliée à une religion, à un pays ou une langue. Il désigne le principe originel du son, les sons originels dont sont issus tous les mantras, dharanis, shingons, jumons, etc. Kototama est simplement le nom donné au principe originel définissant les sons qui existaient avant que les langues apparaissent "6.

Les kototamas sont intimement liés au shintoïsme, ce culte polythéiste animiste pratiqué par la majorité des Japonais, axé autour du culte des esprits, ou forces naturelles habitant le monde : les kamis. Les kamis qui peuplent la nature peuvent résider dans un arbre, une rivière, une cascade… ils ont la capacité d’inspirer les humains au travers de certains mots à dimension magique. Ces mots prononcés à la manière de mantras ou vocalises permettent l’activation d’un processus de guérison. Le pouvoir énergétique des sons est activé si ces sons sont prononcés dans un certain ordre. Les kototamas ont le pouvoir d’établir une passerelle entre le monde des hommes et le monde des esprits. Les mythes, traditions et croyances du shintoïsme se sont structurés en une religion lorsque les Japonais ont voulu les distinguer du bouddhisme chinois vers le VIIIe siècle.
Comment se présente un kototama ?

" Le terme de kototama désigne soit un phonème vocalique (parmi 5 phonèmes vocaliques nommés sons mères), soit une syllabe composée d’un phonème vocalique et d’une consonne (parmi 8 phonèmes consonantiques nommés rythmes pères)7, soit encore une ligne de sons composée de plusieurs syllabes mariant rythmes pères et sons mères. "8

On parle de " ligne de sons purs " ou de " langue source " lorsque des lignes de sons sont composées uniquement de phonèmes pris parmi ces 5 phonèmes vocaliques et ces 8 phonèmes consonantiques. Ces lignes de sons varient selon les traditions et sont assimilables avec un apprentissage assidu.

À l’origine de la manifestation du son, " la création de l’Univers, la mise en mouvement de la matière commencent lorsqu’apparaît la force du son : le son magnétique des voyelles produit l’espace ; le son électrique des consonnes produit le temps, le rythme ", explique Fabien Maman. Le U prononcé OU est le son originel avant le Big Bang d’où découlent toutes les autres voyelles et consonnes. Chacune d’elles a une valeur énergétique, une signification, certaines sont considérées comme des " sons purs " ou " racines " tandis que d’autres, dits " sons secondaires ", dérivent des sons purs et sont porteuses d’une énergie affaiblie.
Reiki, kototama, même racine

Employés par exemple dans l’aïkido, les kototamas sont utilisés pour coordonner la parole et le mouvement. Ils imprègnent également la pratique de la danse japonaise : le butô. Leur utilisation dans le reiki est l’œuvre du maître et fondateur de la discipline, Mikao Usui, en 1922. Le reiki traditionnel évoqué ici est bien loin du reiki occidentalisé qui depuis quelques années fait l’objet de controverses en raison de nombreuses dérives sectaires. (Attention donc au choix du thérapeute et de l’enseignant !) Au niveau étymologique, les mots " kototama " et " reiki " possèdent un idéogramme semblable : tama, signifiant la force de vie présente en toute chose. Dans la tradition shintoïste, chaque divinité et chaque être humain possède le tama. À sa mort, le tama de l’être humain se transforme en rei, c’est-à-dire en esprit. Tama et rei représentent les deux formes de manifestation de l’énergie universelle9.Les multiples " voix " des sons purs

La pratique du kototama s’effectue de préférence en groupe car l’énergie dégagée est ainsi multipliée. Afin d’accueillir au mieux le son, la pratique en amont de mouvements de qi gong, taï chi ou d’aïkido permet de mieux s’ancrer, d’être pleinement présent. La pratique des kototamas peut se faire en voix soufflée, murmurée, parlée ou chantée, aucun apprentissage vocal préalable n’est requis. Selon la croyance shintoïste, les kototamas sont présents en chacun de nous, leur verbalisation consiste seulement à les activer afin de leur donner vie et à élever notre fréquence vibratoire. L’accent est porté sur le ressenti profond vécu par la personne au moment où elle chante. Le son émis est l’expression extérieure de l’état de conscience intérieur de la personne. Cette pratique permet d’ouvrir notre espace d’attention et de mieux percevoir sa nature profonde. Accueillir pensées, émotions, sensations, gagner en énergie, améliorer la concentration, renforcer le bien-être physique, développer créativité, intuition, compassion et bienveillance envers soi-même et les autres, apaiser le mental, se libérer des tensions, soulager le stress sont autant de bienfaits de la pratique des kototamas, qui peuvent s’intégrer naturellement à celle de la méditation.

L’analyse transactionnelle, qui analyse les modes de communication, de la personnalité et des rapports sociaux, s’est largement inspirée des kototamas afin de mettre en œuvre le changement dans les organisations. Elle utilise le principe selon lequel les voyelles A, E, I, O, U désignent les cinq énergies liées aux cinq étapes de changement. L’énergie provoque un mouvement, elle est à l’origine du changement.

Chacune de ces cinq voyelles incarne une énergie :

A: inspiration, intuition, imagination et empathie ;
E: décision, choix, renoncement ;
I : expression, débat, discernement ;
O: plans d’actions et mise en œuvre ;
U: concrétisation, conservation, héritage.

Guider chaque personne pour voir où elle se situe dans ces énergies, où sont les manques et les excès permet à chacun d’évoluer et in fine d’améliorer l’organisation générale.En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
Auteur nathalie rigoulet
Source altenative santé
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