Chère lectrice, cher lecteur, "vos paupières sont lourdes, de plus en plus lourdes... Un profond bien-être vous envahit. Vous ne pouvez plus garder vos yeux ouverts. A mon claquement de doigts, vous dormirez, je le veux !" Ne fuyez pas ! Ce n'est pas l'hypnose à paillettes à laquelle nous allons nous intéresser ici, mais bien sa version thérapeutique.
Débarrassée de sa gangue de mystère, cette forme de thérapie rencontre de plus en plus d'adeptes dans notre pays.
On peut même parler d'un effet de mode, qui donne l'impression que l'hypnose est mise à toutes les sauces.
Sur leurs sites, la plupart des hypnothérapeutes prétendent vous aider à vous débarrasser de presque tous vos maux, physiques et psychologiques.
Cette pratique revendique également une réelle efficacité dans la lutte contre certaines addictions dont le tabagisme, contre la boulimie, et certains troubles du langage tel le bégaiement.
A l'inverse de la psychanalyse, la cure d'hypnose ne demande, en moyenne, qu'un nombre restreint de séances, d'où son qualificatif de "thérapie brève". La facture se révèle donc aussi moins salée.
Maintenant, ouvrez grand les yeux ! Vous êtes parfaitement réveillé. Votre esprit est clair et serein, et vous allez pouvoir lire avec toute la concentration voulue cette newsletter qui se propose de vous livrer tous les secrets de l'hypnose qui accompagne et soigne.
De Ramsès à Milton
Très tôt l'homme a décelé que les perceptions de l'esprit n'étaient ni limitées, ni immuables, que la réalité ne se bornait pas à ce que nos sens voulaient bien nous laisser percevoir.
Un manuscrit cunéiforme datant d'au moins 6000 ans a révélé qu'en Mésopotamie, les Sumériens pratiquaient des guérisons en se servant de la parole pour induire un état modifié de conscience chez le malade.
Si la belle Cléopâtre n'eut sans doute pas besoin d'utiliser l'hypnose pour charmer Jules César et Marc Antoine, on sait que cette pratique existait déjà dans l'Egypte antique, bien avant son règne.
En effet, une stèle découverte en 1972 montre qu'il y a 3000 ans, le pharaon Ramsès II utilisait une forme de suggestion pour inciter ses soldats à aller au combat.
Au fil des siècles, de Socrate "l'accoucheur d'âmes" (-470 / -399 avant JC) à Paracelse l'alchimiste-médecin (1493-1541), en passant par Franz-Anton Mesmer (1734-1815), le théoricien du magnétisme animal (qui n'a rien à voir avec Messmer, le fascinateur star), jusqu'à Sigmund Freud (1856-1939), le père de la psychanalyse, l'hypnose a passionné tous les grands explorateurs de la pensée humaine.
Longtemps tenue à l'écart des sciences officielles, cette pratique ancestrale est peu à peu sortie de l'ombre magique dans laquelle elle était cantonnée.
Le principal artisan de cette "révélation" est le psychiatre américain Milton Hyland Erickson (1901-1980). Par son approche originale, il a su replacer l'hypnose à hauteur d'homme, afin de nous inciter à entrebâiller les portes de notre inconscient.
L'hypnose thérapeutique ne prétend pas guérir, mais modifier la perception que le patient a de ses angoisses, de ses phobies, de ses compulsions, de sa peine, etc.
En vous guidant dans la construction du pont imaginaire qui vous permettra de passer de l'autre côté du miroir, l'hypnothérapeute vous aide à enfiler les bonnes chaussures, mais c'est à vous de marcher !
Le "connais-toi toi-même" socratique n'est-il pas le fondement de l'humanisme ?
Et, justement, l'hypnose ericksonienne se veut humaniste, bienveillante, loin de l'autoritarisme paternaliste de la vieille école.
Un voyage intérieur qui doit vous mener à vous-même
Un hypnotiseur n'est pas un sorcier aux pouvoirs surnaturels, mais un psychothérapeute ayant assimilé des techniques aptes à vous mettre en transe sans que vous ne soyez, pour autant, coupé du monde extérieur.
Dans cet état privilégié de relaxation profonde, vous allez vivre un rêve éveillé et... réveillant !
Embarqué à quelques encablures du réel, vous voici en plein voyage intérieur...
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