Les guérisseurs, auréolés d’aptitudes mystérieuses, prétendent soigner quantité de maux, mais restent marginalisés par la médecine académique. Pourtant, deux tiers des Français en ont déjà consulté un, et certains interviennent au sein d’hôpitaux. Au-delà des préjugés, guérisseurs et science s’excluent-ils aussi irrémédiablement qu’il n'y paraît ? - Partie 1
Les guérisseurs soulagent les populations depuis l’Antiquité. Flirtant autrefois avec le procès en sorcellerie, ils composent aujourd’hui avec les limites de l’exercice illégal de la médecine. Car l’ère moderne, celle d’une science " par les preuves ", a relégué les pratiques anciennes du toucher, de l’imposition des mains ou du désenvoûtement au rang d’impostures éculées. Certes, la médecine institutionnelle a connu de grandes avancées, notamment dans le domaine de la chirurgie. Mais en appréhendant le malade comme une machinerie (même complexe), elle se heurte à certaines limites qui détournent une partie du public, en faveur de disciplines non officielles. Ainsi, en dépit du caractère encore largement inexplicable de leurs pratiques, les guérisseurs conservent une solide audience, pas forcément réductible au " charlatanisme " des premiers ni à la " crédulité " de la seconde.
Qu’est-ce qu’un guérisseur ?
Dans notre monde à forte connotation matérialiste, le guérisseur est le plus souvent perçu comme un bonimenteur, au mieux comme un gentil illuminé, au même titre que ceux qui vont le voir. Ce n’est pas le Larousse qui corrigera le tir, définissant le guérisseur comme « une personne prétendant obtenir la guérison par des procédés secrets, incommunicables, sans vérification scientifique démontrable et qui agit ainsi en contravention avec les lois sur l’exercice de la médecine ». Du point de vue de la « profession », le guérisseur est plutôt une personne qui sait utiliser les outils dispensés par la nature pour rétablir des situations de blocage ou de déséquilibre par une approche holistique, intuitive, et faisant parfois appel aux capacités d’autoguérison des gens qui viennent à lui.Un " corpus " d’une grande diversité
En France, en Suisse ou en Allemagne, dans les campagnes ou en ville, des hommes et des femmes se consacrent à soulager leurs semblables, souvent sans qualification ni reconnaissance médicale. Ils s’appellent énergéticiens, magnétiseurs, rebouteux, guérisseurs, coupeurs de feu, chamanes et même désenvoûteurs, et revendiquent une façon de " faire du bien " différente, aux frontières de l’inexpliqué. Invoquant tantôt un don, une énergie, une sensibilité ou une connexion, ils se disent capables d’identifier, sans examen complexe, ici un organe défectueux, là une inflammation chronique, ou des états de " dérangement ", que certains relient à ce qu’ils appellent les " corps subtils ". Déséquilibres et maux qu’ils affirment " normaliser ", par le toucher, la prière ou le truchement d’une forme " d’énergie " ou de " force ".
Le don, cet étrange particularisme
Le " don " ou la " méthode " employés prennent des formes différentes selon le parcours du praticien. Les uns en ont pris conscience dès leur plus jeune âge, d’autres plus tard, lors de circonstances particulières. Des plans de carrière s’en sont trouvés bouleversés, et au bout du chemin, souvent, c’est ce sentiment irremplaçable d’être utile à son prochain qui vient couronner la démarche. Car ce qui caractérise les guérisseurs (hormis les filous, et il en existe), c’est cette posture de bienveillance et d’empathie, qui perpétue un humanisme dans l’art du soin que la médecine scientifique, désenchantée à force de rationalisme, a sacrifié chemin faisant.
Une culture de la discrétion
Parmi les différentes disciplines et manières de procéder, c’est presque à chacun son « style ». Mais la plupart des guérisseurs ont en commun le sens de l’humilité et de la discrétion. Ils se considèrent volontiers comme un « instrument » et rechignent à s’exprimer sur leur « don ». Le malade, lui, vient le plus souvent par recommandation ou ouï-dire, et ne partage son expérience qu’avec des personnes sensibilisées à ce type d’approche.En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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