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Autisme, TDAH, dyslexie : la choline, un facteur clef ?

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Autisme, TDAH, dysphasie, dyspraxie, dyslexie… Les troubles du développement neurologique sont en progression. Parmi les nombreux facteurs pouvant impacter leur apparition, la ou choline, un nutriment essentiel peu connu que l’on trouve dans les œufs et la viande, pourrait jouer un rôle particulièrement important et ce dès la grossesse.

Selon les données de l’étude Global Burden of Disease1 — un programme mondial d’évaluation des causes de décès, de maladie et de handicap — les troubles du développement neurologique (comme l’autisme, le TDAH, ou les troubles « dys » type dysphasie, dyspraxie, dyslexie…) sont en progression. Entre 1990 et 2019, on observe, dans le monde, une augmentation de plus de 48 % de ces troubles2. Face à cette épidémie des troubles neurodéveloppementaux, familles et médecins cherchent à comprendre comment ces troubles apparaissent afin de limiter leur apparition et la choline, un nutriment pourrait bien être un facteur clef.
La choline, un nutriment essentiel peu connu

La choline n’étant pas une vitamine naturellement synthétisée par le corps, les apports doivent provenir de notre alimentation. On la trouve préférentiellement dans les œufs, le foie, le lait, le poisson, la viande, mais aussi dans les fruits à coque et les légumineuses.

Ce nutriment est indispensable à la formation de la phosphatidylcholine, un des lipides principaux qui constitue les membranes de nos cellules et favorise la bonne assimilation des lipides par le corps, plutôt qu’à leur stockage. La choline participe également à la synthèse de l’acétylcholine, un important neurotransmetteur. Pour toutes ces raisons, les spécialistes pensent qu’une carence en choline pourrait induire une altération des fonctions neurologiques et cognitives.La choline : décisive dès la grossesse ?

Comme le rappelle une compilation d’études parue en juin3, la choline pourrait bien être un facteur-clé dans les troubles du neurodéveloppement, et ce dès le stade de la gestation. De faibles niveaux de choline ont été associés à un moindre développement du cerveau chez le nouveau-né, à des déficits de la cognition et de la mémoire, à un poids de naissance inférieur à la moyenne ou encore à une altération de la vue.

D’autres travaux relèvent que la carence en choline chez les futures mamans est chose courante, avec des apports moyens allant seulement de 233 à 383 mg/jour alors que la recommandation française pour la femme enceinte est de 480 mg/jour. Une récente étude allemande4 dévoile que seulement 7 % des femmes enceintes atteignent cette recommandation.Supplémentation postnatale en choline : des résultats encourageants à confirmer

Des essais sur les rongeurs suggèrent qu’un apport en choline après la naissance pourrait aider à prévenir les déficits de la coordination motrice en stimulant la différenciation neuronale, mais aussi améliorer les interactions sociales de bébés souris prédisposés à l’autisme. Un possible espoir pour les enfants autistes dont une grande majorité présente vraisemblablement un déficit alimentaire en choline (60 à 93 % d’entre eux selon des sources américaines5) ?

Qu’en est-il des recherches sur l’humain ? Plusieurs études et synthèses d’études récentes présentent le déficit en choline comme un facteur de risque possible, en particulier pendant les étapes clés du développement neurologique, qui comprennent les 1 000 premiers jours de la vie et de l'enfance.

Autisme : différents travaux ont constaté de faibles niveaux de choline au sein de la matière grise et de la matière blanche dans plusieurs zones du cerveau d’enfants sur le spectre autistique, en comparaison avec des enfants ne l’étant pas. Un déficit qui se retrouve aussi au niveau des taux plasmatiques de choline et de ses dérivés et qui pourrait expliquer notamment les difficultés de langage qui caractérisent souvent l’autisme. Un essai ayant supplémenté des enfants autistes en choline (350 mg/jour pendant huit semaines) tout en y adjoignant du donépézil (un médicament, habituellement utilisé contre Alzheimer qui augmente la quantité d’acétylcholine disponible dans le cerveau) a constaté, dans les six mois suivants, une amélioration des compétences de compréhension du langage, en particulier chez les moins de 10 ans.
TDAH : un essai randomisé6 a testé une supplémentation en choline (à hauteur de 513 mg/jour pendant neuf mois) sur des enfants de 2 à 5 ans souffrant d’un trouble du déficit de l’attention consécutif à l’alcoolisation fœtale. Le suivi sur quatre ans a révélé que les enfants complémentés présentaient moins de symptômes comportementaux du TDAH que le groupe témoin, ainsi que de meilleures capacités de vision spatiale, de mémoire et d’intelligence non verbaleDyslexie : Dans plusieurs études, l’amoindrissement de l’aptitude à la lecture et des fonctions d’exécution (capacité à planifier une tâche, à exécuter deux tâches simultanées, à gérer les imprévus ou à se concentrer jusqu’à la fin d’une tâche) qui caractérise la dyslexie et la déficience en choline semblent corrélés. Par exemple, une étude a divisé en deux un groupe de femmes enceintes au cours de leur dernier trimestre de grossesse, le premier groupe a reçu 480 mg/jour de choline, le second 930 mg/jour. On a ensuite évalué la vitesse de traitement de l’information et la mémoire visuo-spatiale de leurs enfants lorsqu’ils étaient âgés de 4, 7, 10 et 13 mois. Résultat : des temps de réaction significativement meilleurs ont été constatés chez les enfants dont la mère avait reçu la supplémentation la plus haute. À l’âge de 7 ans, ces enfants présentaient encore des capacités d’attention supérieures à celles des enfants nés des mères complémentées à hauteur de 480 mg/jour.Les autres nutriments à surveiller durant la grossesse

Si la choline se distingue comme un nutriment particulièrement nécessaire au développement neuronal, elle n’est pas le seul. Des études8 en ont pointé d’autres, comme l’acide folique (ou vitamine B9), l’iode, la vitamine B12, le fer, la vitamine D ou encore les acides gras poly-insaturés, en particulier les oméga-3. En vue d’une grossesse, il est donc primordial de s’astreindre à une alimentation de qualité et de proscrire complètement l’alcool. Ce qui n’exclut pas une éventuelle supplémentation si on soupçonne de ne pas remplir les objectifs concernant tel ou tel nutriment.
Source alternative santé.
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