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Parfois le livre ne se matérialise pas dans les mains du lecteur. Il ne possède ni corps ni couverture. C'est le cas de Pays d'ailleurs. Ce roman n'est que nébulosité et ses mots ne sont que vent. Vous ne le trouverez donc chez aucun libraire puisqu'il existe sans exister.

Pour ce troisième roman je n'ai pas eu le courage de recourir à ces préliminaires si désespérants : l'envoi à une maison d'édition (et non de services) qui répond immanquablement : ce livre ne rentre pas dans notre ligne éditorial. Pour moi, qui suis un être effacé doutant de mes capacités, je n'ai qu'une pensée face à ce genre de retour : contentes toi de tes balais et tes casseroles". 

Ceci dit, je n'ai nullement la prétention d'avoir écrit le roman du siècle, encore moins d'être un génie. Remarques entendues par un anonyme suffisamment méprisant à l'égard de "ces gens qui écrivent.". Je ne pense pas qu'il y aie un privilège accordé à une certaine élite et pas à d'autres, mais je ne m'étendrai pas sur ce sujet.

Pour ma part, créer des personnages, les faire vivre, se compare à un douloureux accouchement en solitaire dépassant largement le cadre des neufs mois. Or qui dit "accouchement" dit forcément "enfant". Certes, enfant fait de chimères, mais enfant tout de même. La mère est incapable d'abandonner son bébé. Il réclame le droit de vivre. Il cherche un refuge. Ce refuge, la mère l'a trouvé pour son Pays d'ailleurs ; le site monbestseller l'a accueilli. Choix bénéfique puisque 2000 personnes lui ont déjà rendu visite.

Peut-être jugez-vous que j'ai trahi l'objet livre. Je ne le pense pas. Il suffit de voir la quantité d'auteurs qui ont trouvé place dans les bibliothèques qui peuplent mon univers pour savoir que je ne les ai pas trahis.

Les livres ne seront jamais détrônés. En "support intelligent", ils sauront faire une place à leurs frères virtuels".

Merci Anne- Marie!