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SE DÉPOUILLER POUR S’ÉLEVER

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Il est très tôt le matin. Dans quelques heures, les déménageurs viendront enlever nos quelques possessions pour les amener vers notre nouveau chez nous. Pendant deux ans, ce petit appartement en face du parc nous a permis, à mes enfants et moi, de transitionner de notre maison vers une vie plus légère financièrement et matériellement. Ce texte est donc le dernier qui sera écrit dans ma chambre blanche et ensoleillée qui m’a servi de lieu créatif pendant cette période. Je me devais donc vous parler de ce thème, ce matin, qu’est le dépouillement et que j’appliquerai uniquement au dépouillement matériel et physique. (Versus le dépouillement à un niveau beaucoup plus grand qui sera l’objet d’un autre billet…)

Il y a deux ans, au cœur de ma quête de vie riche en sens, j’ai fait le choix de me départir de plusieurs de mes possessions, dont ma spacieuse maison et ma luxueuse voiture. Je ne vous cacherai pas que ce geste était bien peu calculé et assez peu porteur de sens. Je n’avais à ce moment-là jamais réfléchi sur la légèreté et n’avais jamais entendu le mot « dépouillement » de ma vie. En tous cas, pas dans un contexte se rapportant à moi !

Mon instinct me disait toutefois que j’étais sur la mauvaise voie. Que je devais explorer jusqu’où je pourrais aller dans cette quête, et surtout et répondre à la question : De quoi ai-je réellement besoin ?

Je suis assez réfractaire à entendre parler de la religion catholique depuis mon adolescence. Et je me suis retrouvée dernièrement à assister à un séminaire avec Rémi Tremblay de La Maison de Leaders à l’Abbaye Val Notre-Dame, justement sur le thème du dépouillement. Rémi nous a partagé cette phrase de François d’Assise : Se dépouiller, c’est s’élever. Vous avez déjà entendu parler de François d’Assise ? Cet italien, né d’une riche famille marchande qui, suite à une grave maladie, rompt avec son père, se départit de toutes ses richesses et se convertit à l’église ? Il nous a laissé de belles citations telles que : “Rappelez-vous que lorsque vous quittez cette terre, vous n’emportez rien de ce que vous avez reçu – uniquement ce que vous avez donné.”

Les moines de l’Abbaye renoncent aux biens matériels lorsqu’ils entrent au monastère. Le but est de se libérer du vice de propriété. À chaque deux ans, ils doivent prendre ce qu’ils ont accumulé dans leur petite chambre et s’en départir : Cadeaux reçus, choses jugées non essentielles auxquelles ils se sont toutefois attachés. Être pauvre implique une dépendance, car ils doivent recevoir des autres. Un père de l’Abbaye me disait que c’est en se reconnaissant en tant que pauvre que toutes leurs peurs tombent.

Mais, est-ce que cette étape de dépouillement extérieur est nécessaire afin de s’élever spirituellement ? Surtout dans notre monde où nous sommes sollicités de toute part pour consommer de façon importante ?

LE BRUIT

Eckhart Tolle parle de bruit. Comme quoi trop de possessions physiques créent du bruit. Un des problèmes n’est pas la chose en tant que telle, mais le bruit qu’elle produit. Ce bruit qui nous empêche d’entendre l’essentiel. Se créer un espace juste à nous, exempt de « bruit », à la maison qui peut nous servir de lieu de recueillement est certainement une belle option.

L’ATTACHEMENT

Le problème n’est pas de posséder, mais d’être attaché à notre possession. Si j’ai cette chose, je suis heureux, si je ne l’ai pas, je suis malheureux. Lors de notre séminaire, Rémi nous a donné un exemple avec un objet du quotidien, un crayon. J’ai un crayon, j’en ai besoin. Ce n’est pas un problème ; je l’utilise. Mais une fois, que j’ai terminé de l’utiliser, qui en aurait le plus besoin ? Pourquoi le garder si quelqu’un d’autre en a davantage besoin que moi ?

LE LIEN IDENTITAIRE

Un autre problème engendré par les possessions est le fait de s’identifier à ces choses. Comme si on était ce qu’on a : notre maison, notre voiture, notre chalet et j’en passe. Il est donc important de se poser la question en lien avec qui on est et si de posséder ces choses changent notre perception de comment on se définit.

Toute ma démarche de changement s’est faite tel un balancier, c’est-à-dire en passant d’un extrême à l’autre pour finalement trouver un certain équilibre. Je dis « certain » car je n’exclus pas vous réécrire dans quelque temps avec de nouvelles réflexions sur le même thème…

Et donc, après avoir passé une période assez difficile financièrement où j’ai cru que je devais posséder très peu et gagner très peu d’argent pour devenir « une meilleure » personne, j’ai réalisé qu’en fait, renoncer à ces biens pour les raisons pour lesquelles je le faisais, c’ était aussi pire que d’avoir ces biens ! Car je me définissais encore par ce même critère ! Et non plus comme quelqu’un qui avait beaucoup de bien, mais comme quelqu’un qui n’en avait pas ! Mon lien identitaire était encore aussi fort, mais avec une croyance inverse.

Ce que je retiens est que :

– Le problème n’est pas de posséder des choses, c’est l’attachement que l’on a pour ses choses.

– Il faut arriver à accepter qu’il est faux que l’argent n’a aucune importance et que l’argent ou les avoirs ont une « certaine » importance pour nous. Laquelle ?

– De plus, cette croyance qu’on ne peut être bon en étant bien nanti est aussi très néfaste. En tentant d’être une « bonne personne, » porter un tel jugement envers nos semblables qui eux ont fait le choix d’avoir plus de possessions, n’est-il pas malheureux et justement contrairement l’inverse d’être une « bonne personne » ? C’est aussi un frein majeur à laisser venir l’abondance en période de transformation professionnelle.

Je vous suggère un exercice. Choisissez quelque chose à laquelle vous tenez beaucoup, à laquelle vous êtes attaché. Offrez-la. Et voyez, sentez, écoutez la légèreté.

Pascale Dufresne
Source myvirtualyoga
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