L’écriture thérapeutique est un acte réparateur pour libérer ses émotions et voir émerger des solutions, grâce aux prises de conscience et à la mise en lumière de nos angles morts, dans une écriture ressentie et perceptive qui résonne à travers nos sensations corporelles.
Rien ne peut remplacer cette écriture connectée à soi, avec ses imperfections et la transparence de notre âme jusqu’à ressentir la vibration de notre cœur. Lorsqu’on pense que l’intelligence artificielle doit aujourd’hui tenir le « stylo » ou le « clavier » pour la regarder faire à notre place, on peut croire que le message sera vite et bien exprimé mais celui qui sait percevoir le sens des mots vrais et sincères, reconnaît immédiatement les « tics d’écriture » d’une IA, ce qui finit par trahir l’intention initiale de se dire authentique, à travers son écriture et ses mots.
Reprendre confiance en soi, c’est ne jamais perdre son âme. Utiliser les outils de l’intelligence artificielle pour amplifier son talent, ce n’est pas se leurrer en croyant duper les autres par une écriture désincarnée et sans effort de notre part. Dans quel but, au final ?
Si le plaisir, c’est de paraître « bien » à travers un texte généré, lisse et prévisible, les mots deviennent vite monotones et montrent les maux que l’on croit masqué par une envie d’exister autrement à travers ce que l’on n’est pas ou de ce qu’on n’a pas ressenti. Donner à l’IA son pouvoir, c’est douter de ses réelles compétences et perdre confiance en ses propres capacités cognitives qui finissent par s’affaiblir et s’appauvrir jusqu’à disparaître…
Pourquoi s’approprier un talent de perfection que l’on n’a pas ? Pourquoi vendre cette fausse idée aux autres ? Pourquoi s’éloigner ainsi de l’écriture que l’on prétend aimer, si on se laisse « voler » ses propres mots.
L’écriture thérapeutique existe pour soulager notre esprit, pour réconforter notre être, c’est une écriture qui nous transforme, quand on apprend à poser des mots, nos maux sont délivrés et l’on peut enfin exprimer ce qui était refoulé, voire emprisonné pour l’empêcher de devenir des maladies.
Alors, oui, on peut s’amuser à mieux écrire pour se perfectionner ou apprendre, mais non, quand il s’agit de développement personnel, on ne peut pas tricher et faire croire aux autres qu’on va les aider si on n’est pas ancré à travers notre projet et notre créativité.
L’IA peut certes « imiter » des mots mais elle ne connaît pas notre histoire, ce que nous ressentons à chaque souffle, à chaque pas, quand nous laissons les mots couler de notre cœur jusqu’à noircir la page mouillée de nos larmes, dans notre présence unique et singulière. L’écriture thérapeutique puise dans notre vécu, épuise nos retenues, chemine à travers nos blessures exhumées, pour nous inviter à les regarder en face et à les voir disparaître à jamais grâce à cet acte fort de conscientisation, pour nous donner comme une nouvelle respiration, et la ressentir dans l’intensité de chaque mot qui palpite en nous.
L’écriture thérapeutique, ce n’est pas juste écrire un joli texte « clé en main », c’est accompagner une réparation intérieure, ce n’est pas une production automatique de contenu, c’est un lien que l’on tisse avec le lecteur à travers un visage, une voix, une manière d’écrire pour communiquer un texte riche grâce à la profondeur de notre inspiration.
Une IA écrit sans âme, sans intimité, sans cœur ni chaleur , elle ne maîtrise pas la calligraphie manuscrite, les petits dessins vite gribouillés de mots raturés, les journaux intimes et ses petits trésors, la complicité avec une écriture qui se vit comme une aventure avec ses abîmes et ses fêlures. Relire ce qu’on a écrit un jour quand les nuages assombrissaient notre regard, c’est comprendre que parfois juste poser des mots sur la page aide à retrouver l’espoir.
L’IA ne vit pas la douleur, elle n’a pas nos cicatrices ni nos larmes, elle cherche à rassurer automatiquement, à travers un vocabulaire générique, elle ne tient pas notre main, elle ne procure pas de vraies caresses de peau à peau ni de câlin réel de corps à cœur !
Redonner à l’intelligence artificielle sa juste place permet de ne pas vivre à distance de notre capacité inventive et créative qui finit pas s’endormir sans stimulation réelle. Se projeter dans une création de contenus sans effort, c’est perdre le sens même de notre objectif, la puissance de notre intention qui se vit uniquement quand on arrive à déployer notre plein potentiel de créateur.
Écrire, c’est aimer prendre ce temps de ressentir, de réfléchir avant d’agir, de penser par soi-même, de raturer, de recommencer, de froisser le brouillon, de le jeter puis de se remettre à la tâche. Chaque effort porte un goût essentiel, la force de l’expérience, c’est en écrivant qu’on devient écrivain !
Voir la différence, c’est comprendre aussi que quelles que soient les machines et les inventions, il ne s’agit pas de vivre à distance de soi-même, ce serait comme vivre en devenant soi-même un être automatisé, robotisé, froid, et sans créativité, qui se croit parfait, juste parce qu’il vit à travers l’illusion de lui-même .
Garder son style incarné, c’est avoir sa signature stylistique unique et impossible à copier ni à plagier. C’est reconnaître l’empreinte de son âme dans chaque petite virgule, pour ponctuer de sa cadence et de son rythme, notre écriture intuitive et ressentie, c’est comme piocher dans les couleurs de la palette d’un artiste confirmé. Une écriture qui dégouline sur la page à travers des phrases, certes bien construites mais sans emphase, sans fautes ni ratures, c’est comme une eau plate sans cailloux, sans aspérités, sans vécu, une eau quoi !
Quand les mots sont vivants, ils ne s’attachent pas à la perfection pour toucher les cœurs, ils peuvent paraître étranges, voire un peu « bancals », mais ils vibrent. Les petites maladresses connotent un sentiment de lâcher-prise pour se faire du bien et non pas pour faire bien.
Écrire pour se retrouver, pour s’aimer, pour déposer ce que nous portons, pour tracer de nouveaux chemins, ce n’est pas écrire faussement. L’écriture crée des textes sensoriels de sang et de chair. L’IA génère des textes abstraits, des lignes de codes et d’encre qu’on ne lit parfois même pas.
Lire un texte à voix haute pour le ressentir, si tout coule trop bien alors c’est suspect! On ne peut pas être touché par des mots qui n’ont pas de souffle corporel, ni de tremblement, ni de goût, ni de couleur, ni de petits frémissements ni de tendres ondulations.
L’intelligence artificielle est un outil, pas un substitut de l’ écriture thérapeutique, cela ne fait pas sens car elle exclut l’authenticité vivante, qui est la clé même des bienfaits de cette forme d’écriture réparatrice.
L’écriture thérapeutique est un art qui ne pourra jamais être remplacé par une intelligence artificielle, il se fonde avant tout sur la relation et la présence à soi et le vécu sensible. Pour le « grand public », la « facilité » peut faire illusion et plaire.
En ce qui me concerne, chaque texte est le fruit d’un dialogue intérieur, d’une écoute active jusqu’à une résonance, pour poser les mots justes les uns après les autres. Ce n’est pas un algorithme qui assemble des mots mais j’expérimente la vie dans toute sa globalité pour en tirer du sens et éclairer mes prises de conscience.
L’intelligence artificielle n’est pas un ennemi si l’on apprend à l’utiliser avec modération, sans perdre la raison ni la cohérence de ce qu’on lui demande d’exécuter par facilité. Elle nous aide à comprendre ce que l’on méconnaît mais pour se connaître soi, il est indispensable d’expérimenter à travers notre vécu corporel les bienfaits de l’écriture thérapeutique .
Écrire pour se dire, c’est accepter les imperfections comme les tendres contours de notre âme et de notre être!
Vive les mots sensibles, vrais et puissants, connectés à notre cœur !
Source lesmotspositifs
