Quand voyager est une passion, il y a toujours une partie à l’intérieur de toi qui bourdonne, qui fatigue, tu y penses constamment. Où ? Quand ? Comment? Comme des fourmillements, un engourdissement, la seule façon de t’en débarrasser, c’est de bouger. Alors, on va bouger. On va faire ce qu’on rêve de faire depuis un moment, prendre une petite pause de la vie qui va souvent trop vite et partir faire ce qu’on aime plus que tout, voyager et respirer l’air salin. On va aller se remplir les poumons d’air frais, la tête de paysages magnifiques, se déplacer au rythme de nos envies et se laisser guider par la mer et son immensité.
On va aussi se surprendre à ne rien faire ou à trop bouger, à découvrir et à ressentir ce qui passe trop souvent inaperçu dans nos routines qui explosent. Nos lendemains ne seront pas façonnés à l’avance et les heures ne guideront plus nos battements de cœurs. On croisera des gens surprenants et merveilleux qui marqueront notre mémoire pour toujours, et si on est chanceux, ces gens feront partie de notre vie, pour la vie.
Il n’y aura pas que du gros bonheur et des filtres Instagram appliqués sur des photos arrangées, il y aura aussi un lot d’imprévus et de déceptions. On ne part pas voyager pour fuir la vie, on voyage pour sentir qu’on participe à notre propre existence. Peu importe ses passions, cultiver ces envies qui nous appellent de l’intérieur, c’est choisir de vivre pleinement, quelle que soit la conclusion à la fin de ces projets de vie.
Et puis, j’ose rêver que cette petite expérience éveillera la curiosité de mon fils et qu’il aura l’envie soudaine de s’ouvrir à d’autres cultures. J’ose penser qu’il s’adaptera bien aux longs déplacements et aux langages qu’il ne comprendra pas. J’ose croire qu’il reviendra plus conscient de son être, de celui des autres et de l’importance de cette nature qui nous entourent. J’espère que ce sera un souvenir inoubliable qu’il aura en poche lorsque des moments plus difficiles surviendront sur son chemin. Tous mes voyages m’habitent encore aujourd’hui, il n’y a, à mes yeux, rien de plus précieux que ces souvenirs qui décorent l’âme lorsque la vie nous échappe par moment.
Ce petit bout de vie on se le souhaite depuis longtemps, et on va finalement le vivre. Nous ne sommes pas riches, seulement intenses dans ce que nous désirons vivre, et oui nous sommes chanceux, plusieurs facteurs font en sorte que ce soit possible. Je pense sincèrement que lorsque l’on veut vraiment faire quelque chose on peut y arriver, ça peut être facile comme long et ardu, mais ça peut arriver. On fait des compromis sur nos choix de vie et une croix sur certaines choses, mais on se sent bien vivant, n’est-ce pas le but d’être en vie ?
La vie est perméable, on peut décider d’être en marge, on peut être fou et sortir des sentiers battus par moment et y retourner quand nos repères nous appellent. On peut vouloir plus et être reconnaissant de ce que l’on a déjà. On peut se permettre de grandes choses et apprécier les toutes petites. On peut oser vivre le présent pleinement parce que demain n’existe pas encore.
Lucia sapio
Source myvirtualyoga
