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La lanterne de la présence

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Spiritualité

La lanterne de la présence
Par Karine Ayotte


Certains d’entre vous me découvrent peut-être alors que pour d’autres on se retrouve. Mon écriture et ma démarche se veulent sincères, authentiques. C’est viscéral pour moi d’adresser ce qui est vrai et la vérité c’est que c’est souvent laborieux de s’accueillir et de mettre en pratique ce qu’on sait qui est bienfaisant pour nous. Du moins, pour moi, c’est un combat intérieur constant et j’ose croire que de partager l’envers de ce qu’on a tendance à exposer peut être salutaire. Vous savez ce qu’on essaie de cacher, voir de « supprimer ». Funambules de l’invisible la plupart du temps. Cette citation de l’auteure du livre « Belonging remembering ourselves home » de Toka-pa Turner reflète bien ma pensée : Il y a une qualité spéciale d’immobilité chez une personne qui rencontre son ombre de tout cœur. Votre corps peut se détendre en leur compagnie, car il comprend, dans ses communications subtiles, que rien n’est exclu en cette personne, ni en vous, de l’appartenance.

Rencontrer son ombre, ça suscite quoi en vous ?

L’ombre ou l’archétype de l’ombre a surtout été exploré par Jung et est associé à des aspects inconscients de la personnalité que le moi conscient n’identifie pas en soi. J’ai plusieurs images qui viennent à moi quant au travail de l’ombre. D’abord il y a l’ermite. Collectivement quand on parle d’un ermite on a tous un point de référence. On a une image ou une idée du personnage. Partons de cette image. L’ermite que vous voyez est dans quel environnement ? Il ou elle est à quelle phase de sa vie ? Qu’est-ce qu’il ou elle fait ? Quelles sont ses qualités ? De façon générale, un ermite est solitaire, il se retire du monde pour se recueillir. En transition vers la transformation, l’ermite et cette qualité de solitude, de retrait, de retour vers soi est harmonisé à ce qu’on peut observer dans la nature présentement. Cet « entre-deux » ou ce vide dans lequel on est d’une certaine façon: ni pleinement dans l’automne ni dans l’été. Cette période personnifie aussi l’esprit de l’ours brun, la lune des moissons, le moment des récoltes et du discernement. L’ermite.

Je l’imagine, lanterne à la main, la nuit tombée, dans la forêt noire. Les chemins montagneux, le brouillard épais qui obstrue la vision, qui fait qu’on ne « voit pas ». Sa médecine est tellement forte et importante pour moi que je peux même sentir les branches craquer sous ses pas, alors qu’elle a le courage de traverser la pénombre de ma conscience pour aller visiter les parties de moi que j’ai exilées dans des cavernes lointaines. Je peux sentir l’odeur de lavande qui émane d’elle. C’est ça ‘l’ombre’. Ce sont les parties de nous qui ont été blessées, qui ont eu tellement peur ou honte qu’elles ne pouvaient supporter d’être ‘vues’ ou d’exister. Elles se sont donné le droit de disparaître quelque part en nous, dans une caverne sombre. Souvent, pour se protéger elles ont aussi installé des ‘gardiens de cavernes’ devant leur abri question qu’ils restent bien dans notre inconscient. Ces gardiens des cavernes sont un peu comme des éteigneurs de feu ou plus clairement des mécanismes de protection. Cela peut être celui qui sabote ou celui qui fuit par exemple. Ils jouent tellement bien leur rôle de gardiens et de gardiennes qu’on a à de la difficulté à accéder aux parties vulnérables qui se sont réfugiées dans l’ombre.

Dans ma pratique, c’est essentiel d’aller régulièrement marcher dans cette forêt afin de voir de quoi elle est constituée. Je vous avoue en toute intégrité, que parfois je me perds et que je peux avoir de la difficulté à revenir tellement je suis allée creu. Pourtant, la lanterne de la présence est bien là, éclaireuse même dans les forêts les plus sombres, même si on est si loin qu’on ne la voit pas. La présence à soi, à toutes les parties de nous, de notre histoire et la présence de nos alliés. Elle continue d’être lanterne et d’illuminer notre chemin même si on ne la voit pas, même si on a besoin d’aller très loin pour la retrouver. Elle ne sent pas qu’on l’a négligé, qu’on l’a abandonné, elle est juste là. Elle attend simplement qu’on se « secoue ».

« Practice as if the world is on fire ». Pratiquer la présence comme si le monde était en feu. Comme si certaines parties de nous étaient en feu et qu’elles avaient besoin de notre attention, de notre présence attentive, bienveillante pour ré ouvrir les portes derrière lesquelles on les a exilés, bannies. C’est une sorte de mantra pour moi pour ce qui est du travail de l’ombre, car il y a un espace bien particulier dans cette forêt qui m’absorbe que la présence vient équilibrer.

Bien que cette rencontre avec mes parties ombragées me permet d’apprendre les patterns que j’ai mis en place pour me protéger, les apprivoiser et de me libérer de leur emprise, il y a une force dans ces patterns que j’ai de la difficulté à qualifier. Une sorte de fêlure attractive comme si le chagrin c’était imprimé dans chacune de mes cellules et que l’incompréhension presque électrique faisait éclater les liens karmiques dans ma cage thoracique. Un grand vide omniprésent, tellement ‘plein’, de murmures et de cris.

Autant que l’étreinte de l’absence puisse être réconfortante à un certain niveau, je trouve le courage de rapatrier toutes les parties de moi à moi et ainsi je les apprivoise en développant la conscience de mon être dans sa globalité et sa complexité. Me donner et donner à toutes mes phases, le droit d’exister. De ma perspective, la conscience est une forme de responsabilité et ces dialogues sont essentiels, puisqu’ils permettent que ce qui gravite du centre de mon être (et avec qui j’oeuvre dans le monde) se rapproche le plus possible de ma véritable nature.

Une respiration à la fois ou comme la légende du colibri une goutte d’eau à la fois.

Source myvirtualyoga
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