Écrire son histoire personnelle, ce n’est pas qu’une seule inspiration, c’est une respiration à plusieurs temps, qui se décline à l’infini. Une vie ne s’écrit pas qu’une seule fois. A chaque carrefour des cycles qui se terminent, nous cheminons vers une autre direction pour retrouver le sens de l’être illimité que nous sommes.
Il n’y a pas qu’une seule voie de passage possible, d’autres orientations s’invitent au cours de notre trajectoire, comme des jaillissements de notre âme pour nous ramener vers notre moi réel, celui qui ne se ment pas à lui-même. Celui qui sait ce qui nous convient le mieux, celui qui nous réajuste à chaque faux-pas, même quand cela nous fait traverser un long couloir de désillusions.
Écrire son histoire personnelle, ce n’est pas pour un seul livre ou pour une seule page, c’est écrire plusieurs volumes, voire toute une saga.
Une destinée n’a pas de limitation ni de restriction, elle va vers la vie qui est ouverte et infinie quand nous cessons de vouloir tout contrôler.
Le stylo qui nous fait tracer des lignes et des lignes de mots laisse souvent couler sur la page un flot de maux à guérir et à conscientiser. Lorsque le chemin est obstrué par nos propres résistances, nous perdons le flow, la fluidité d’une circulation libre et non entravée par notre mental égotique et ses exigences superficielles.
La vie est une longue et merveilleuse histoire faite de nos émotions en éveil. Pas une seconde ne vibre sans qu’elle ne soit teintée par la couleur de nos émotions. En prendre conscience, c’est accueillir différemment ce qui donne du sens à notre parcours.
Lorsque nous nous remettons en mémoire les souvenirs les plus difficiles de notre existence, nous comprenons que ce qui nous a le plus souvent marqué, c’est la difficulté que nous avons eu à traverser certaines situations compliquées, sans perdre face en raison de nos émotions que nous avons eu du mal à maîtriser.
Chaque page de notre histoire de vie est rythmée par les mêmes accords souvent discordants, la peur, la colère, les frustrations qui montrent comme une incapacité à accepter ce qui est.
L’histoire que nous vivons se découpe en cycle, selon notre âge et selon nos déambulations pour parcourir nos questionnements existentiels. Notre passé est rempli de nos émotions refoulées, c’est pourquoi nous avançons vers notre avenir avec ce trop-plein qui bouillonne en nous et qui rend nos instants présents fragiles et englués.
C’est à travers ce brouillard émotionnel que nous croyons réussir à surmonter nos défis personnels et nous pensons que performer sera la meilleure façon d’avancer, malgré le chaos intérieur qui nous fait ployer sous le fardeau de ces émotions non évacuées et qui nous pèsent.
Écrire son histoire personnelle se fait alors avec un manque d’ouverture et de sérénité. Les maux s’entrechoquent et délivrent au passage des flots de perturbations et de tensions qui compliquent notre cheminement.
A force de croire que nous pouvons écrire notre vie, en tenant le stylo d’une main crispée et malgré notre tête trop pleine, nous nous perdons et souvent nous nous figeons au milieu de nulle part.
Nous devenons alors comme un témoin invisible de notre existence qui continue à s’écrire en lettres d’ignorance et de souffrance. Tout se ferme, même notre joie s’éteint et notre corps reflète alors tous les contours de notre âme tourmentée.
Lorsque la motivation peine à démarrer, les seuls petits bonheurs deviennent comme des petites virgules éparpillées de ci, de là sans être au final la ponctuation forte de notre histoire de vie. La liste des petites choses que nous faisons montre à quel point notre vie a perdu son goût réel, pour s’émietter en petites particules comme si nous ne nous autorisions pas à mériter plus que ça.
Lorsque nous arrêtons de donner de la valeur à nos rêves, à notre passion et à notre créativité, la vie devient comme une collection de petits clichés très vite pris, de ce que nous ne parvenons plus à exprimer en grand.
Même si la vie n’a pas besoin d’effets spectaculaires ni de matérialisme à outrance, elle a quand même besoin de vibrer fort pour nous laisser respirer la sérénité, la plénitude et l’équilibre entre ce que nous ressentons, ce que nous pensons, et ce que nous faisons sans chercher à nous rétrécir dans une cage dorée.
Écrire son histoire personnelle n’est jamais un scénario vain ni une échappée sans destination. Écrire son histoire personnelle s’écoute, se sent, se voit, se goûte et se touche. Chaque petit instant est infusé à la quintessence de ce que notre âme vibre, dans ses sensations pour faire de nos impulsions comme des envolées vers ce qui est bien plus qu’un moment, un symbole même que nous sommes intensément vivants et en phase avec notre vie.
Sur la route, nos doutes n’ont plus de pouvoir, et nous n’avons plus besoin de sacrifices de soi pour exister, nous effaçons ces illusions d’un coup de chiffon pour laisser les seules traces de notre foi à pouvoir tout dépasser. Si notre vie n’était qu’à écrire avec des événements de papier mâché et des morceaux de confettis, alors nous ne serons que l’ombre de nous-mêmes.
A chaque carrefour de la vie, que retenons-nous ? L’âge, les difficultés, les peines, les échecs, les séparations et les peurs ? Ou bien cette seule et même impression de construire à chaque respiration, à chaque battement de cœur, à chaque frisson, les fondations sur lesquelles s’érigent notre souveraineté d’être authentiquement vivant.
Hier se bat sans cesse avec demain, aujourd’hui s’est déjà enfui quand on voit tout en gris. Qu’est-ce qui nous fait encore rêver pour de vrai ? Le succès pour épater ? L’argent pour triompher ou la seule abondance qui coule dans notre vie, celle de toutes nos parts réunifiées?
Écrire notre histoire personnelle, c’est se lever chaque matin, le cœur joyeux, l’âme libre et le corps détendu. C’est le point de départ de notre harmonie de vie.
Alors qu’est-ce qui coince dès le matin, quand vous ouvrez les yeux ? Qu’est-ce qui crie intérieurement avant même de vous réveiller ? Qu’est ce qui ne vibre plus avec l’appel de la vie ? Depuis combien de temps vous-êtes-vous oublié dans un coin de vos pensées, dans le reflux de vos émotions, dans une irritation de votre envie d’espérer qui semble vaine?
Remettre de l’ordre dans sa vie, ce n’est pas juste ranger un peu, c’est enlever chaque poussière qui gêne notre regard sur la vie, c’est nettoyer chaque émotion qui pollue nos pensées et nos journées, c’est respirer amplement pour retrouver plus d’espace pour s’adapter.
Écrire son histoire personnelle, c’est ne jamais s’arrêter de croire en qui nous sommes vraiment, sans nos idéalisations ni nos désirs de tout dominer.
Quand nous nous posons juste un instant pour considérer des cycles qui s’achèvent, des âges qui pèsent ou un petit bilan de ce qui nous afflige, alors nous levons le voile sur nos terribles angles morts qui nous empêchent de vivre l’instant présent dans une détente absolue libérée de tout conflit intérieur.
Écrire son histoire personnelle, c’est se réconcilier avec chaque petit bout de soi abîmé, en prenant le temps de bercer nos chagrins et nos blessures oubliées, pour détoxifier notre âme et lui redonner tout l’espace pour aimer inconditionnellement la vie.
Lire dans nos stratégies de vie ce qui nous retient intérieurement, c’est enfin comprendre pourquoi notre histoire est souvent écrite en lettres de désespoir.
Sur le chemin, prenons juste une profonde respiration et contemplons sans état d’âme la vie comme des pages et des pages à écrire, sans se limiter ni se forcer à inventer une version de nous-même parfaite et efficace.
Nous sommes comme nous sommes, accueillons nos émotions comme des maux à traverser pour ne plus croire que nous pouvons les défier. Nos émotions sont l’encrier de notre vie, en prendre conscience, c’est arrêter de s’inventer une vie qui sonne faux.
Alors à la lecture de ce texte, quelles sont vos émotions? Quelle page de votre vie allez-vous écrire avec elles aujourd’hui ?
Laissez vous aller à cette prise de conscience nécessaire pour comprendre comment vous écrivez votre histoire personnelle à chaque instant, est-ce avec le cœur et dans la confiance absolue? Ou avec le mental, pessimiste et perdant avant même d’avoir essayé.
Il est temps de sortir de votre corps émotionnel de souffrance pour ne plus jamais être la victime de votre histoire personnelle.
Reprenez les rênes pour écrire une histoire qui vous ressemble vraiment sans tricher!
Maryse Ligdamis
Source lesmotspositifs
