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Les organes ont un rythme : gardez le tempo

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La plupart des grandes médecines traditionnelles sont fondées sur les cycles de la nature autant que ceux du corps humain. La médecine traditionnelle chinoise, ou ayurvédique en sont des exemples frappants, mais on oublie souvent que les celtes aussi avaient une grande dévotion pour les phénomènes cycliques tout au long de l’année. Quelques traces fragmentaires se retrouvent aujourd’hui dans les traditions populaires comme la fête de la St Jean, moment de l’année ou les celtes fêtaient le solstice d’été. Les fêtes dédiées au gui ou à la lune étaient aussi basées sur une lecture des rythmes. Au XVe siècle, avec l’avènement de l’imprimerie, l’avénement de la chimie, des sciences exactes et de la dissection ont rejeté ces approches trop cosmogoniques. Ce n’est qu’aujourd’hui que la chronobiologie, science très récente, nous autorise à un regard sur le rôle des cycles biologiques sur notre santé.

Actualisé 08/11/18

La chronobiologie doit ses fondements au mécanismes hormonaux et notamment à la découverte extraordinaire faite il a environ 50 ans de l’existence de la mélatonine. Car on peut dire de cette hormone qu’elle est une donneuse de rythme et de temps. Elle est sécrétée par l’épiphyse, une petite glande hormonale située en arrière de l’hypophyse et de l’hypothalamus et tout contre le croisement des deux nerfs optiques. Par un mécanisme subtil qui est fonction des variations de lumière entre le jour et la nuit, la mélatonine est libérée dans le sang aussitôt la tombée de la nuit. Cette action est responsable de la venue du sommeil et sa présence dans le sang pendant toute la période nocturne maintien le sommeil.
La mélatonine donne le tempo du sommeil

Peu après avoir réussi à synthétiser la mélatonine, des chercheurs américains ont découvert que bon nombre de végétaux, et notamment des aliments habituels contiennent des proportions variables de cette molécule, parfois dans des proportions non négligeables. Découverte amplifiée par la présence de mélatonine aussi dans des plantes médicinales majeures, dont le millepertuis (Hypericum perforatum) et la partenelle (Tanacetum parthenium).

Bien des chercheurs pensent que la présence de mélatonine dans ces deux plantes explique l’action sur le sommeil pour la première, l’action sur les migraines pour la seconde. Nombre d’études sont en cours actuellement à travers le monde pour expliquer certaines actions thérapeutiques en rapport à la présence de mélatonine. Mais cette approche bien simpliste a toutes les chances d’être dénoncée au profit d’une explication plus subtile et plus holistique. Il vaut mieux en effet favoriser les équilibres naturels, et notamment le sommeil, en améliorant leur contextes et leurs paramètres plutôt que de focaliser sur l’action isolée d’une molécule seule.

Plantes contenant de la mélatonine

Tanacetum parthenium (partenelle)
Hypericum perforatum (millepertuis)
Scutellaria baïkalensis (scutellaire du lac Baïkal)

Plantes ayant une action sur la sécrétion de mélatonine

Rehmannia glutisona
Paeonia suffruticosa
Cinnamomom sp.
Plantago asiatica
Ophiopogon japonicus
Lycium chinense

Aliments riches en mélatonine (valeur en picogrammes par
gramme)

avoine 1796
maïs 1366
riz 1006
gingembre 583
tomate 500
banane 460
orge 378

Vous pouvez aussi bien sûr vous procurer également de la mélatonine en comprimés. Avec 1,4 millions de boites vendues par an, la mélatonine est victime de son succès et l'ANSES, en avril 2018, a alerté sur son usage immodéré sous forme synthétique et souvent fortement dosée (jusqu'à 2mg) ; car elle peut avoir des effets indésirables sur des populations à risques (enfants, femmes enceintes et allaitantes, personnes atteintes de malades inflammatoires ou auto-immunes notamment).

Mais si le sommeil est le cycle le plus évident, bien d’autres rythmes s’exercent dans notre corps, à commencer par la respiration ou les battements cardiaques.
Cycle de la respiration
et des mouvements cardiaques

Sous commande nerveuse autonome, ces deux rythmes musculaires pourront être soutenus par les plantes.

La racine de l’aunée (Inula helenium) en infusion légère et prise préventivement ou curativement soutiendra le rythme respiratoire face à des crises d’asthme légères, alors que les sommités fleuries de l’aubépine (Crataegus oxyacantha) s’utiliseront aisément devant un désordre du rythme cardiaque lié ou non à des crises d’angoisse (une cuiller à café de sommités coupées pour une tasse et infuser 10 minutes).

Enfin, le genêt à balai (Sarothamnus scoparius) s’utilisait autrefois en soutien du rythme cardiaque face à une intoxication qui menaçait le coeur.
Le rythme des reins

Méconnu de tous est le rythme de la fonction rénale. Saviez vous que les reins excrètent davantage en milieu de journée ? C’est donc, dans le principe, une erreur d’associer le moment du coucher à la prise d’une tisane. D’autant que 90 % des plantes médicinales, selon Henri Leclerc, ont des propriétés diurétiques…

L’excrétion rénale est un mécanisme lié lui aussi à un équilibre hormonal complexe mettant en jeu des cascades d’hormones imbriquées les unes les autres et dont le cortisol est partie prenante. Reins et surrénales travaillent en étroite relation. Et les surrénales ont aussi un cycle fondamental dans le corps puisque la sécrétion de cortisol tôt dans la matinée, entre 4 et 8 heures, est une sorte de carburant qui nous permet un bon démarrage le matin.

On conseille d’ailleurs souvent à ce titre une application de quelques gouttes d’huile essentielle de pin sylvestre sur la zone rénale dans le dos le matin de bonne heure pour favoriser la sécrétion de cortisol par les surrénales. Le cassis, sous forme d’extraits de bourgeons, est aussi préconisé dans le même but. On emploiera avec profit le macérat glycériné 1D à raison de 30 gouttes chaque matin. Disponible en pharmacie.

Il est recommandé cependant de ne pas excéder 20 jours de cure de l’un ou l’autre.
Le rythme discret de la thyroïde

Plus discret est le rythme de la thyroïde. C’est une glande hormonale qui sécrète la thyroxine (T4) et qui participe au métabolisme du corps. Elle réagit au variations de température extérieure mais son temps de réponse peut parfois être de l’ordre d’une semaine à dix jours. Elle participe à l’adaptation de notre corps aux variations saisonnières : la venue du froid à l’automne, le redoux au printemps. L’argile verte, prise par voie interne sera modératrice de son activité alors que les plantes riches en iode comme le fucus l’inciteront au travail.
Le cycle féminin

Un autre cycle que tout le monde peut observer est celui de la lune. Me direz vous, quel lien y a t-il avec notre organisme ? Des biologistes ont mis en évidence une influence de la lune sur le cycle féminin. Mais ce phénomène subtil, basé sur les variations lumineuses, solaires et lunaires est difficile à reproduire dans les conditions dans lesquelles nous vivons aujourd’hui. Il peut cependant être aidé ou remplacé par une plante très commune chez nous : l’armoise vulgaire (Artemisia vulgaris). Une infusion de 10 mn chaque jour pour une durée courte (6 jours maximum) à hauteur d’une bonne pincée de feuilles coupées et séchées pour une bonne tasse régulera les cycles féminins. Cette plante doit son nom à Artémis, la déesse qui présidait à l’enfantement. A noter : elle est contre-indiquée en cas d'inflammation utérine, d'infection urinaire récente et est interdite aux femmes enceintes.
L'immunité aussi a ses rythmes

Il existe dans notre corps un autre rythme qui fait l’objet lui aussi de bien des recherches dans le monde : je veux parler du système immunitaire. Si on comprend mieux ses différentes facettes, ses voies d’expression multiples et la complexité de son organisation, on entre-aperçoit à peine que la dynamique et la santé de notre immunité peut être optimisé en phytothérapie en alternant les plantes qui le stimulent.

En effet le système immunitaire réagit aux variations d’informations qu’on lui adresse et tire un meilleur bénéfice et une plus grande vigueur si ces informations s’alternent les une les autres. Face à un rhume on aura tout intérêt, au delà d’une semaine de cure d’une plante ou d’un mélange, à changer de formule pour que les informations reçues par les leucocytes (les fameux globules blancs) soient différentes.

Dès qu’une plante sera dite immuno-modulante ou immuno-stimulante, on aura intérêt à l’alterner avec une autre selon un rythme de 7 jours. Par exemple, mieux vaudra alterner des gélules d’échinacéa (Echinacea purpurea) avec du lapacho (Tecoma adenophylla), de l’éleuthérocoque (Eleutherococcus senticosus) ou de l’astragale (Astragalus membranaceus), quitte à se programmer une série de quatre fois une semaine de cure de chaque plante.
Le foie tourne en rond

Le foie, cet organe qu’on dit indolore et silencieux, lui aussi est soumis à un rythme. En plus de celui d’être animé d’un léger mouvement circulaire que les ostéopathes connaissent bien, il travaille différemment la nuit que le jour. Grâce à la phytothérapie, l’activité digestive qui débute avec le petit-déjeuner, (qui signifie l’opposé du jeûne), est activée par des plantes comme le romarin, l’achillée, le serpolet, l’angélique... Une infusion légère de chacune de ces plantes chaque matin, ensemble ou en alternance chaque semaine, stimulera la phase digestive.

A l’inverse, en accompagnement d’un repas frugal et pris tôt en soirée, des plantes comme l’aspérule, la camomille, la mélisse ou la marjolaine favoriseront une digestion rapide et une activation au plus tôt des fonctions de désacidification du corps que le foie exécute pendant la nuit, travail pris en relais tôt le matin par les reins.

Une tisane dite hépatique, prise matin et soir dans ce but, composée par exemple de chrysanthellum, de chardon-marie ou de boldo pourra compléter le tout en achevant de prendre soin du foie.

Source alternative santé
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