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L'apnée du sommeil, et si on soufflait ?

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Les conséquences de l'apnée du sommeil peuvent être désastreuses en termes d'espérance de vie : infarctus, Alzheimer... Heureusement, mieux connu, ce syndrome peut être évité dans bien des cas. C'est d'abord une question d'hygiène de vie.Pour vous éviter la solution de l'appareillage, pour améliorer ce SAS voire l'éliminer, il existe de vieux trucs de médecins, des substances naturelles, et même des instruments à vent qui soignent.

C'est tous les jours pareil, à peine levé, fatigué... Et vous ne comprenez pas : vous avez dormi comme une souche ! En plus dans la journée vous êtes irritable, hypertendu, déprimé, vous vous endormez sur votre bureau...
Peut être souffrez-vous du Syndrome d'Apnée du Sommeil, le "SAS".

Les médecins généralistes ne font pas forcément le rapport. Beaucoup de personnes ne sont pas diagnostiquées, elles ne sont donc pas traitées.
Malheureusement les conséquences peuvent être désastreuses en termes d'espérance de vie. Au pire c'est "l'infarctus après la sieste", comme le dit un médecin sur Internet, au "mieux" un accident de la route, de l'hypertension à vie, un Alzheimer ou la malchance de ne plus pouvoir se passer de Viagra...

Heureusement, mieux connu, ce syndrome peut être évité dans bien des cas. C'est d'abord une question d'hygiène de vie.

Et si le problème devient sérieux, il est aisément identifiable et traitable. Pour vous éviter la solution de l'appareillage, pour améliorer ce SAS voire l'éliminer, il existe de vieux trucs de médecins, des substances naturelles, et même des instruments à vent qui soignent. Et ce n'est pas du pipeau même si le principe est le même : souffler !
De sérieuses raisons d'y songer

Le Syndrome d'apnée du sommeil touche en France 3 millions de personnes, au bas mot ... car le phénomène est en très forte progression. Il n'est pas rare d'avoir un parent appareillé pour apnée du sommeil ou, plus triste, de connaître un jeune qui dort sous respirateur artificiel.

De plus en plus de médecins montent au créneau, et l'alerte est fondée compte-tenu des risques que fait courir ce syndrome. L'apnée du sommeil, sévère, prive le corps d'oxygène et l'oblige à réagir en urgence jusqu'à vous réveiller jusqu’à 200 fois par nuit. Vous n'en êtes pas conscient mais votre corps et votre cerveau en gardent les stigmates. C'est ainsi que le SAS multiplie par 6 le risque d’accidents coronariens (et d'accidents de la route) et, dans 30% des cas, entraîne des complications cardiovasculaires : hypertension, infarctus, AVC. Sans parler d'effets collatéraux très courants et bien gênants comme les pertes de mémoire ou une libido dans les chaussettes.

L'apnée du sommeil peut aussi entraîner une dépression sévère, un Alzheimer ou des formes de démence.
Très logiquement, le cortex est en première ligne face au manque d'oxygène nocturne. Alors le SAS provoque des lésions cérébrales, des déficiences cognitives, et à la longue des troubles mentaux...
Napoléon ne savait pas

Ce problème nocturne n'est pas nouveau mais a très longtemps été ignoré. On dit que le tyran Denys d'Héraclée (plus de 300 ans avant notre ère) en était affecté. Plus près de nous, Napoléon et Churchill suffoquaient en dormant.

Il a fallu attendre la fin du siècle dernier pour que la médecine commence à étudier le lien entre apnée, obésité et ronflements. C'est ainsi qu'est d'abord apparu le "syndrome de Pickwick" (du nom d'un célèbre personnage d'un roman de Dickens), qui deviendra la forme basique de l'affection sous le nom de SAOS.

De là les chercheurs se sont penchés sur les anomalies nocturnes de la ventilation pulmonaire. Ces anomalies sont actuellement au nombre de 4 :

Le syndrome d'apnée obstructive du sommeil (SAOS) : il est caractérisé par la répétition d´occlusions complètes (apnées) ou incomplètes (hypopnées) du pharynx. Soit plus de 5 apnées (ou 10 apnées + hypopnées) par heure de sommeil.
L’apnée du sommeil centrale (ASC) : rare, elle se produit quand le cerveau omet d'envoyer les signaux qui assurent une prise régulière d'oxygène pendant le sommeil.
L’apnée du sommeil complexe : c’est une combinaison d'apnée du sommeil obstructive et centrale.
L’hypoventilation du sommeil : elle se manifeste soit pendant toute la période de sommeil soit pendant certaines phases seulement, notamment en sommeil paradoxal.

Napoléon (qui devait juste maudire ses nuits) rentrerait aujourd'hui sûrement dans l'une de ces catégories. Comme nombre de Français...
Flambée de diagnostics

Les chiffres officiels font froid dans le dos.
On dit que 8 apnéiques sur 10 ne savent pas qu'ils le sont.
Pas moins d'1 adulte sur 6 est atteint d'apnée du sommeil légère.
Au moins 1 personne sur 15 souffre d'apnée du sommeil modérée.
Au moins 1 personne sur 20 souffre des conséquences de l'apnée du sommeil pendant la journée.
Ce syndrome affecterait 6 à 7% de la population adulte (10% aux Etats-Unis) et pas loin des 15% des plus de 70 ans. Les hommes de plus de 50 ans sont les premiers touchés.

Mais le nouvel intérêt de la médecine pour le SAS n'est pas étranger à ce qui se passe du côté de la psychiatrie depuis que ce syndrome a fait son entrée dans le fameux DSM américain, Manuel Statistique et Diagnostique des troubles mentaux (version IV). Autrement dit si vous faites de l'apnée en dormant, le psychiatre vous attend.
En psychiatrie ces temps-ci, on diagnostique à tour de bras le SAS, on scrute son rôle dans dépression et l'Alzheimer. Dans les cliniques on ouvre des unités d'analyse du sommeil, on multiplie les "polysomnographies" sur les patients. Nouvelle maladie, nouveau marché ?
Que n'inventera-t-on sous couvert de prévention...

Cette "psychiatrisation" du SAS appelle une certaine vigilance. Gare là aussi aux réductions pratiques, au sur-diagnostic, à la "marchandisation" : on n'a pas encore inventé de médicaments contre le SAS mais une industrie prospère déjà : celle des fabricants d'appareils électroniques d'assistance respiratoire (PAP). Pour Air Liquide, Philips et consorts, c'est une aubaine : en 2010, en France, 100 000 "apnéiques" étaient appareillés. En 2015 on approche des 300 000 !

Cet équipement coûte cher à la collectivité : l'appareil est loué à des sociétés privées qui facturent à la Sécurité Sociale autour de 1 500 euros par an par personne. En 2011 (avant la flambée actuelle) ces remboursements ont coûté 360 millions à la Sécu. De plus, pour être remboursé, et au nom du contrôle de l'observance, les patients font l'objet d'un véritable "télé-flicage" : grâce aux relevés de la machine on sait tout de vos nuits, de vos heures de coucher ou de lever...

Sous couvert de prévention, il peut être tentant d'appareiller tous ceux qui respirent mal la nuit. Sans nier les conséquences de ce trouble sur le cerveau, il y a pourtant bien d'autres façons de l'envisager et de le traiter. Car voyons les causes...
Les vraies raisons de l'asphyxie nocturne

L'apnée du sommeil était hier encore une affaire de gérontologues. Ou un diagnostic d'exception réservé à quelques ronfleurs mal-portants.
On nous expliquait qu'avec l'âge, les muscles de la langue, le voile du palais et du larynx se relâchent, commencent à vibrer. On se met à ronfler. Et puis que les muscles mous obstruent alors le conduit aérien, c'est l'apnée.

Le mécanisme reste le même mais il n'est plus l'apanage du 3ème âge. Pourquoi ? Du fait de mauvaises habitudes de vie le plus souvent. Le SAS est l'une des conséquences directes de la sédentarité, du surpoids, du stress et de la sur-médication (notamment en psychotropes).

Le fait que la moitié des personnes souffrant de troubles bipolaires aient un SAS (selon une récente étude canadienne) dit bien à quel point les traitements chimiques peuvent intervenir. Il en va sûrement de même chez les personnes âgées ou les dépressifs.
Vous avez des doutes ? Demandez à votre conjoint...

Comment savoir si l'on est un apnéique qui s'ignore ?
Quelques caractéristiques physionomiques favorisent l'apparition de l’apnée du sommeil : un cou plus épais que la moyenne, un menton fuyant, un pharynx étroit, de grosses amygdales... Mais allez savoir... Quant aux symptômes, ils sont nombreux et variés (réveils nocturnes répétés, ronflements, maux de tête au réveil, fatigue, somnolence, irritabilité...), et une personne atteinte peut n'en présenter qu'un, voire aucun.

Maintenant, si vous êtes un homme dans la cinquantaine (sujet de choix) ronfleur bien enrobé, hypertendu sous médication, que vous fumez, vous feriez bien de demander à la personne qui partage votre lit ce qu'elle entend chaque nuit. Si elle vous dit que vous ronflez toujours comme si vous aviez bu un verre de trop, si votre respiration est saccadée et s'interrompt régulièrement avant de reprendre bruyamment (plus de 10 pauses de 10 secondes par heure), vous pouvez lire ce qui suit attentivement !
Des solutions médicales efficaces mais déprimantes

Dans une grande majorité de cas, l’apnée du sommeil décelée chez un patient conduit rapidement à l’utilisation quotidienne d’un appareillage, la Pression Positive Continue (PPC). Il s'agit d’un masque relié à un petit boîtier électronique à côté du lit. Mais dormir avec ce masque sur le nez est inconfortable (même si la technologie a évolué en légèreté) et ces nuits sous assistance mécanique plombent le quotidien. Surtout quand on vous dit que c'est pour la vie.

J'ai un voisin appareillé. Il a été diagnostiqué (comme beaucoup) bipolaire. Voici ce qu'il m'en a dit, texto : "Tu prends des médocs qui t'assomment dans tous les sens, et en plus t'as l'impression de dormir intubé comme un petit retraité. C'est un tue-l'amour". Ce voisin a la trentaine, il va divorcer... Je ne serais pas surpris que comme 30% des utilisateurs qu’il finisse par délaisser son appareil !

Autre solution, plus légère, l’orthèse mandibulaire, une prothèse qui ressemble aux protections que portent les rugbymen. Cet objet qui n'est pas donné (1 000 euros minimum) se place sur les dents et projette en avant la mâchoire, permettant de libérer le pharynx. Mais son port dans la bouche pendant la nuit est encore une contrainte que beaucoup souhaitent éviter.
Comment prendre les devants

Alors pour éviter un SAS handicapant et ces solutions contraignantes, voici ce que vous avez intérêt à faire si vous vous savez déjà visé :

Perdre un peu de poids : cela soulagera les contraintes que connaît la gorge. Vous devrez essayer de maintenir votre poids idéal en suivant une alimentation saine et équilibrée.
Faire des exercices physiques : 30 mn d’activité par jour, comme la marche, aide à lutter contre l’apnée de sommeil obstructive.
Éviter certains médicaments : les antihistaminiques, les tranquillisants, les somnifères, les psychotropes sont nuisibles (ce qui gêne bien les psychiatres qui en cherchant un "marqueur" de la dépression dans ce SAS réalisent que leurs traitements sont les premiers à l'aggraver...).
Eviter l’alcool : l'alcool contribue à relâcher les muscles postérieurs de la gorge, ce qui cause des ronflements et des interférences respiratoires. Un verre suffit à déclencher des apnées.
Dormez "tête haute" : gardez votre tête surélevée en relevant la partie supérieure du lit ou en plaçant un épais coussin sous le haut du corps. Il existe des oreillers spéciaux disponibles pour l’élévation de la tête. Vous pouvez aussi utiliser un vaporisateur nasal pour dégager le passage nasal pour la nuit.

La combine du soutien-gorge

Dormir sur le dos favorise grandement l'apnée. Beaucoup de gens souffrent de cette forme d'apnée dite "positionnelle". Sur le dos, la langue et le palais mou appuient sur la gorge et bloquent les voies respiratoires. Dans ce cas il est conseillé de dormir sur le côté de préférence. Merci pour le conseil, allez-vous me dire, mais une fois dans les bras de Morphée, que fait-on ???

Voici un vieux truc que conseillent encore certains médecins : procurez-vous un vieux soutien-gorge et prenez l'habitude de l'enfiler chaque soir à l'envers, avec une balle de tennis dans chaque bonnet. Dès que vous basculerez sur le dos dans votre sommeil, la gêne vous remettra par réflexe dans la bonne position. Radical.

Si vous êtes un homme et que l'idée de vous travestir vous déplaît, vous pouvez aussi utiliser un vieux tee-shirt. Dans la partie supérieure du dos, cousez une "frite" de natation (on en trouve à l'hyper du coin). Le résultat est le même.
Jouez du basson, sinon partez en Australie...

Travailler son souffle, muscler sa langue, les muscles de la gorge, de la bouche, est l'une des meilleures façons de contrarier l'asphyxie et de retrouver un sommeil réparateur.

Une étude a été menée aux Etats-Unis par le Dr Christopher Ward, professeur de psychiatrie à l’Université de Houston-Clear Lake, sur 900 musiciens professionnels. Ses conclusions ont démontré que sur les 900 patients, plus de 6% souffraient d’apnée du sommeil, mais que les musiciens pratiquant le hautbois ou le basson, deux instruments à double anche, souffraient peu, ou pas, d’apnée du sommeil par rapport aux autres.

Une étude effectuée sur 25 patients souffrant d’apnée du sommeil en 2006 à Zurich, a également montré qu’une pratique régulière du didgeriddo (20 mn par jour) diminuait les apnées. Le didgeridoo est l'instrument de musique emblématique des aborigènes d’Australie.

Gautier Aubé qui enseigne le didgeridoo en Belgique, a travaillé en 2010 en collaboration avec le Dr Kabeya et l’Association bourguignonne des insuffisants respiratoires. Dans le groupe mis en place à Dijon, les élèves ayant pratiqué régulièrement leur instrument, ont vu leurs apnées du sommeil être divisées par trois au minimum...
L'étonnante action des oligosaccharides

Une fois n'est pas coutume, on ne trouve pas de véritable solution dans notre pharmacopée traditionnelle. En l'espèce c'est vers l'Asie qu'il faut se tourner.

Les Japonais utilisent avec un certain succès un remède qui intéresse déjà la recherche médicale. Il s'agit du Kampo aussi appelé Hange-koboku-to (Ban Xia Hou Po Tang en Chinois), association de 5 herbes médicinales : pinellia, pachyme, magnolia (écorce), périlla et gingembre. Pris à raison de 5 g par jour, le Kampo améliore l'apnée au bout de 10 jours et finit chez certains par l'éliminer.

Mais c'est de Corée du Sud que nous vient la piste la plus prometteuse. Partant du principe que le meilleur moyen de rétablir un bon fonctionnement de la respiration nocturne consiste à stimuler la fermeté tissulaire de la sphère laryngée, des chercheurs de l'université de Gwang-Ju ont trouvé un produit à la fois anti-ronflements et anti-apnée.

Ce produit breveté (mis depuis sur le marché sous la marque S-Norm) est un complexe de fibres à base d'oligosaccharides de chitine, de chitosan, d'extraits d'algues Agar Agar et de thé vert. En rétablissant la santé du système hormonal affaibli par l'apnée, les oligosaccharides restaurent indirectement la fermeté tissulaire des voies aériennes, ce qui atténue le SAS (parfois jusqu'à sa disparition) chez la majorité des patients.
La leçon du Grand Bleu

"Pour vivre il faut faire le mort !"... C'est la signification archaïque de l'apnée en décodage biologique.

Vous vous souvenez du Grand Bleu ? Ce film contemplatif raconte sur un air lancinant la rivalité sympathique de deux champions de plongée en apnée. Il explore surtout le lien étroit qui peut unir apnée et volonté (consciente ou pas) de mourir. Enzo était le plus fort à ce jeu, il est resté au fond.

Les solutions technologiques sont utiles mais elles ne nous sortent pas de cet état morbide. On peut toujours compter sur les progrès de la science et l'arrivée imminente de nouveaux systèmes toujours plus sophistiqués (valves nasales, pile électrique implantée dans la poitrine pour stimuler le nerf hypoglosse...). Et l'on dormira sur ses deux oreilles, assisté à souhait. Mais on peut aussi arrêter de faire le mort.

N'oublions pas que le principe des appareils actuels est de souffler dans les bronches. Ils ne font qu'insuffler... Ce que chacun, à moins d'être impotent, peut faire lui-même : en insufflant sa vie. Ce n'est plus une question de médecine mais d'éducation à la santé.

Prenez de l'air !

Source alternative santé

4 appréciations
Hors-ligne
Bonjour.C'est très intéressant à lire.Merci.
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