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Comprendre le jeûne (épisode 1) : la genèse.

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Le jeûne consiste-t-il simplement à arrêter de s’alimenter ? Est-il à la portée de tous ? Conduit-il forcément à l’autorégénération du corps ? Fabien Moine, naturopathe-hygiéniste et accompagnateur de jeûne, auteur du documentaire Le jeûne – Le film, revient sur cette pratique en six articles. En voici le premier.

Faire le choix de ne pas manger pour retrouver la santé ? Cette idée, saugrenue il y a quelques années encore, n’étonne plus vraiment aujourd’hui. Au point que la question n’est plus de savoir si jeûner est dangereux pour sa santé, mais plutôt de savoir comment et où le faire. Ouvrages spécialisés, articles grands publics, vidéos sur Internet, documentaires télévisés… ont contribué à créer une base de connaissances et une effervescence autour du jeûne, devenu un véritable phénomène de société.

Si cette pratique continue d'intriguer et de diviser, de plus en plus de personnes sont tentées d’en faire l’expérience. S’octroyer une pause, retrouver des sensations corporelles perdues, se recentrer, laisser le système digestif au repos, perdre du poids ou même tenter d’améliorer une santé délicate sont autant de raisons qui mènent chaque année des milliers d’individus à jeûner seuls ou de façon encadrée.
Les débuts hygiénistes du jeûne

Le jeûne gagne en popularité dans les années 1950 à la suite d’un mouvement hygiéniste et de médecine naturelle, lui-même né aux États-Unis au milieu du XIXe siècle en réponse au développement de l’allopathie. Selon le point de vue des porteurs de ce courant, la toxémie humaine représente l’unique cause des maladies. Les solutions qu’ils proposent sont notamment diététiques, soit une alimentation végétarienne biologique ainsi que le jeûne – utilisé comme outil principal pour détoxifier l’organisme et restaurer ou optimiser les fonctions métaboliques. Le jeûne connaît ensuite un élan mondial.

En France, il a fallu attendre la traduction des ouvrages d’Herbert Shelton, accompagnateur de 40 000 jeûneurs – et auteur du best-seller de référence Le jeûne –, pour que cette pratique trouve un écho et commence à se développer. Sans support spécifique de communication, les adeptes du jeûne se retrouvaient, au début, dans des réseaux de passionnés de naturopathie, d’argile thérapeutique, d’alimentation biologique, de yoga, de macrobiotique ou d’écologie militante. Puis le jeûne s’est peu à peu démocratisé, trouvant des relais un peu partout. Des courants et des sous-courants sont apparus avec leurs préférences, voire leur dogmatisme.

De manière schématique, trois mouvements se détachent aujourd’hui dans notre pays : jeûne hygiéniste, jeûne et randonnée et jeûne holistique.
Trois pratiques de jeûne reconnues

• Le jeûne hygiéniste : en retrait du fait de son exigence depuis une quarantaine d’années, il existe toujours et offre la possibilité, entre deux générations d’encadrants, de jeûner au repos en s’attachant à maximiser la détoxination. Si l’approche est encore fortement imprégnée des écrits de Shelton, elle a su évoluer dans le temps avec de nouveaux apports comme la descente alimentaire, les techniques respiratoires et un encadrement plus souple.

• Jeûne et randonnée : mouvement allemand à l’origine, il s’est bien développé dans l’Hexagone sous l’égide de Gisbert Bölling et de sa fédération, qui regroupe à ce jour près de 70 accompagnateurs. L’accent y est mis sur le volet ludique et la découverte sécurisée du jeûne lors de randonnées dans des cadres naturels souvent somptueux, avec jus et bouillons quotidiens. Il a permis à des dizaines de milliers de jeûneurs de se lancer dans l’aventure et de populariser la combinaison jeûne diététique et marche à pieds ; elle représente actuellement la majorité de l’offre de jeûne en France (135 lieux).

• Le jeûne holistique : diffusé depuis une vingtaine d’années par le Dr Christian Tal Schaller – et pratiqué depuis par beaucoup d’autres –, il propose d’appréhender l’individu dans sa globalité en incluant, dans l’accompagnement, des exercices de gestion émotionnelle, de développement personnel et spirituel autant que des pratiques énergétiques comme le yoga ou le qi gong.
À chacun son jeûne

Les cloisons entre ces pratiques sont heureusement poreuses ; les préférences et la pédagogie de chaque encadrant permettent d’avoir des offres qui peuvent correspondre aux attentes de tous. Par ailleurs, les besoins d’un individu étant spécifiques et les différentes approches et connaissances ayant évolué, il est aujourd’hui possible de jeûner à l’eau dans une chambre rustique… comme d’être pris en charge intégralement dans un hôtel 4-étoiles, avec jus frais et thalassothérapie. Les querelles de chapelle n’ont plus lieu d’être, l’objectif est de permettre au plus grand nombre d’expérimenter et de trouver réponse à ses envies, aussi bien en matière de confort que d’encadrement ou de résultats attendus.

Bien évidemment, en dehors des accompagnements proposés, il est possible de jeûner seul et par soi-même. C’est même ainsi que font les Français le plus souvent. D’excellents ouvrages existent pour se lancer en toute sécurité. Attention cependant : au milieu de la masse d’informations sur le jeûne gravitent aussi des approximations, voire de fausses données qui peuvent nuire à sa crédibilité.
Un manque d’orientations officielles

Ailleurs dans le monde, le jeûne « grandit » et les mentalités changent : encadré médicalement en Allemagne, en Russie et aux États-Unis, il est même parfois remboursé. La période est charnière, entre intérêt prudent de la médecine, engouement du public, sensationnalisme des médias, flou juridique et manque de financement pour la recherche. Les expériences s’accumulent et les orientations officielles clairement définies tardent à venir.

Il apparaît que la responsabilité incombe aujourd’hui à chacun de pratiquer, d’encadrer et de communiquer intelligemment sur une démarche naturelle à la fois millénaire et encore méconnue, tant il reste de questions sur ses effets physiologiques. La durée qui nous sépare de nos positionnements sur le jeûne doit être pris comme une opportunité joyeuse d’échanger et de partager…

Nota : Le prochain des 6 épisodes de cette série de l'été détaillera le jeûne hygiéniste dans sa définition thérapeutique.

Source alternative santé
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