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Cognition : les résultats d’une cure de jus de fruits rouges après 5 semaines

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Certaines molécules contenues dans les fruits rouges sont étonnement bénéfiques sur la santé. C’est le cas des polyphénols, reconnus notamment comme antioxydants, anti-inflammatoires, protecteurs cardio-vasculaires et neurologiques. Une récente étude met en avant la rapidité de leur action.

Trois verres de 200 ml de jus de fruits rouges par jour pendant cinq semaines. C’est à ce régime très peu drastique qu’a été soumis un groupe de Suédois d’une soixantaine d’années, avant que l’on ne compare leurs données biologiques et neurologiques à celles d’un autre groupe contrôle, buvant une boisson à base d’eau et de sucre (quantité de sucre et pH similaires au jus de fruits rouge). Le but : déterminer le pouvoir des polyphénols contenus dans les fruits rouges sur la cognition et sur certains marqueurs du syndrome métabolique et du risque cardio-vasculaire (taux de triglycérides, de LDL-cholestérol et de protéines inflammatoires, mais aussi glycémie et résistance à l’insuline). Pour ne pas fausser les résultats, les participants n’ont pas consommé d’autres fruits rouges, d’alcool, d’aliments riches en fibres pendant cinq semaines, ni pris de probiotiques ou d’antibiotiques.



Les indiscutables bienfaits des fruits rouges

Entre le premier et le dernier jour de l’étude, le taux de LDL-cholestérol et la glycémie des buveurs de jus de fruits rouges ont significativement diminué. Leur résistance à l’insuline a également baissé de manière notable. À l’inverse, les participants du groupe contrôle ont vu leurs mêmes paramètres augmenter. D’où l’on conclut que les composants des fruits rouges (probablement les anthocyanes) ont de réels effets contre les symptômes du syndrome métabolique, et que la consommation de glucides seuls (eau sucrée) comporte, elle, des risques de les augmenter.



Côté cognition, on savait déjà qu’hyperglycémie et résistance à l’insuline ne faisaient pas bon ménage – l’excès de glucose mène à la formation de protéines glyquées, qui détruisent progressivement les vaisseaux et altèrent la barrière hémato-encéphalique (qui isole le cerveau du reste de la circulation sanguine et permet ainsi de limiter les infections cérébrales). La résistance à l’insuline, en lien avec des hyperglycémies chroniques, augmente en outre le risque de dégénérescence neuronale. En effet, l’enzyme dégradant l’insuline – Insulin Degrading Enzyme (IDE) – dégrade aussi la protéine beta-amyloïde, responsable de la formation de « plaques séniles » dans le cerveau. Lorsqu’il y a résistance à l’insuline, donc surproduction d’insuline, l’IDE est débordée et délaisse son travail de « nettoyage cérébral »… Le contrôle de la glycémie est donc très important pour limiter l’altération cognitive, et les fruits rouges y participent. Il a été montré durant cette étude qu’une simple cure de cinq semaines avait généré chez les consommateurs de fruits rouges une amélioration de leur mémoire à court terme et de leur attention sélective. Et d’autres travaux (cf. références ci-dessous) ont montré que les anthocyanes pouvaient également améliorer la mémoire spatiale et l’apprentissage. Alors, s’ils sont aussi bons pour la santé cardio-vasculaire et pour le cerveau, pourquoi ne pas s’y mettre tout de suite ?


Composer soi-même sa boisson aux fruits rouges

Pour 600 ml de boisson (200 ml à chaque repas), mixer les fruits suivants et y ajouter de l’eau selon vos envies de texture (plus ou moins épaisse) :

- 150 g de myrtilles

- 50 g de cassis

- 50 g de baies de sureaux

- 50 g d’airelles

- 50 g de fraises

Notez que tous les fruits rouges foncés contiennent des antioxydants bénéfiques. Vous pouvez donc varier les plaisirs et les proportions selon ce que vous trouvez au marché… ou dans votre congélateur, car l’étude s’est faite avec des fruits surgelés. En effet, le processus surgélation casserait les membranes des cellules, rendant ainsi les polyphénols plus assimilables. Enfin, il est préférable, surtout en cas de diabète ou pré-diabète, de prendre la boisson lors des repas pour éviter un yoyo glycémique.

Variantes

• Pour optimiser l’efficacité de la boisson, vous pouvez ajouter un peu de gingembre (15 g). On le savait déjà, mais une dernière méta-analyse a confirmé l’action bénéfique de cette racine sur la résistance à l’insuline, les taux de triglycérides, de cholestérol total et de LDL-cholestérol.

• Autre option : l’ajout de pastèque. Elle s’associe aussi bien gustativement qu’activement aux fruits rouges, puisqu’elle contient de la L-citrulline qui, transformée en arginine, aide à réduire la résistance à l’insuline.



Des propriétés encore à étudier

Les anthocyanes, dont les effets sur la santé ont été exposés, sont des pigments responsables de la couleur mauve des végétaux. Outre les fruits rouges, on en trouve dans l’aubergine, les prunes, les choux rouges… Ils font partie de la famille des polyphénols capables de fixer les ions hydrogènes instables (acteurs principaux du stress oxydatif). Leur particularité : ils se dégradent peu dans l’organisme et parviennent donc, plus que les autres polyphénols, à agir comme antioxydants, hypoglycémiants, hypotriglycéridémiants et hypocholestérolémiants. Ils passent également la barrière hémato-encéphalique, donc peuvent prévenir l’intégrité des cellules du cerveau.

Le pouvoir des anthocyanes ne s’arrête pas là : ils favoriseraient le développement de certaines bonnes bactéries intestinales (Bifidobacteriums et Lactobacillus) et la diminution d’autres, moins bonnes (Helicobacter pylori – souvent impliquée dans les inflammations gastriques – et Escherichia coli). Cette modulation du microbiote améliorerait indirectement l’absorption et l’utilisation des polyphénols.

Enfin, d’autres types de polyphénols auraient des effets plus précis sur les neurones : le resvératrol, contenu dans le raisin rouge, et le punicalagine, dans la peau de grenade et les jus obtenus après pression de tout le fruit (dont la peau), passent la barrière hémato-encéphalique, mais cette fois-ci pour agir directement sur l’inflammation des neurones : ils inhiberaient l’action d’un facteur à l’origine de l’inflammation. Leurs applications dans la prévention de la maladie d’Alzheimer seraient prometteuses

Source alternative santé
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