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Vivre ses émotions

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Un matin où tout allait de travers avec ma grande fille, j’ai été submergé d’une peine immense. Les yeux dans l’eau, le souffle court et une pression inconfortable au cœur. Dans ma tête, un flot incessant d’affirmations et de questions. Mais que se passe-t-il ? Qu’est-ce que je fais de travers ? Qu’est-ce que j’ai manqué ? Pourquoi est-ce si compliqué, si difficile ? Que peut-elle bien avoir ? Comment se fait-il que nous ayons autant de conflits ? Au fond, j’avais seulement envie de pleurer.

C’est là que j’ai été frappé par le fait que je me retenais. Je tentais de retenir mes larmes, je bloquais ma respiration, tentais de me calmer, de me reprendre, de me dire que tout n’était pas si pire, que j’exagérais, que j’étais juste fatiguée, que tout rentrerait bientôt dans l’ordre. Mais quel ordre ? Est-il dans l’ordre des choses que tout aille toujours bien ? Et je me suis mise à pleurer, ou plutôt j’ai laissé couler ces larmes qui avaient besoin de sortir. Sans grand éclat, mais sans retenue non plus, j’ai juste pleuré parce que c’était ce dont j’avais besoin à ce moment-là.

J’ai arrêté de me battre pour retenir ma peine, changer d’humeur et aller bien. Pleurer sans essayer d’arrêter de pleurer, je crois que c’est la première fois que je faisais ça. Ça m’a fait réaliser à quel point on tente de contrôler les émotions que nous ne voulons pas vivre, ou qui nous font peur. Ma principale difficulté à ce moment-là n’était pas le conflit avec ma fille. Ma principale difficulté était que je n’acceptais pas que les choses étaient ainsi ce matin-là et que je me battais contre mes émotions. L’émotion me portait à croire que c’était la norme. Pourtant, je savais bien que ce n’est pas toujours ainsi.

Il y a des périodes plus faciles et d’autres plus dures. C’est là que je me suis demandé ce qui différait entre les deux. Était-ce en période de changement ? De renouveau ? Était-ce quand je me sentais plus fatiguée ou qu’elle était plus fatiguée ? Était-ce simplement quand je tentais de tout contrôler ? Quand le rythme était si rapide que je n’arrivais pas à le suivre?

Être parent, c’est la chose la plus difficile que j’aie jamais vécu, la plus belle aussi. Comme parent, on est toujours en formation, jamais diplômé, et ce, peu importe le nombre d’enfants qu’on a. C’est pourquoi je me suis dit que je ne pouvais que faire de mon mieux, me remettre en question en douceur, tenter de ne pas être trop dure avec moi-même et ralentir. M’arrêter pour mieux reprendre un rythme que je suis capable de suivre.

C’est là qu’interviennent les pratiques que j’intègre un peu plus chaque jour à ma vie. La méditation et le yoga permettent ce temps d’arrêt. Un moment où je prends soin de mon corps, et aussi de ma tête et de tout ce qui se passe dedans. Je peux aussi m’asseoir avec mon enfant pour essayer de comprendre sa réalité et accepter que je ne la comprenne pas toujours. Essayer d’éduquer avec amour, mais surtout aimer à travers vents et marées. Savoir dire que je me suis trompée, essayer de faire mieux la prochaine fois et faire équipe pour qu’ensemble on puisse grandir un peu.

Être parent, c’est être confronté à des émotions fortes et surtout à toute la gamme des émotions. Être parent, c’est avoir l’humilité de dire qu’on apprend chaque jour, qu’on ne possède pas la vérité, qu’on fait de son mieux et qu’on va se tromper. Être parent, c’est s’exposer aux plus grandes souffrances et aux plus grands bonheurs.

Parce qu’être parent, ça vient d’abord du cœur.
Isabelle St-Jacques

Isabelle pratique le yoga depuis une quinzaine d’années et a touché à différents types d’enseignements auprès de plusieurs professeurs certifiés
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