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Le jour où je me suis éveillée spirituellement

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La paix est le ciment de la spiritualité, elle tient la main au moment présent et elle ne s’impose pas

Bonjour à vous. Dans cet espace de vie, le soleil brille et réchauffe l’endroit où je suis assise. Le visage illuminé et tourné vers cette source d’énergie merveilleuse, je profite de ses rayons généreux. En déposant un à un les mots, qui attendent pour vous parler sur le clavier de mon portable, je savoure délicatement mon café crémeux. Ô ces instants de bonheur, sans horaire à respecter, sans pression aucune. Le sentiment qui porte mon âme en cette minute parfaite est la gratitude. Dans ce texte à caractère plus personnel, j’avais envie de vous partager la manière où je me suis éveillée spirituellement.
Étant une alcoolique en rétablissement, ma vie était carrément faite d’évitements et d’illusions dans un monde mental d’épais brouillard. Il a pris plusieurs années avant de dissiper toutes ces couches d’inconscience. Dans la littérature des Alcooliques Anonymes, il est écrit qu’un alcoolique ne changera pas son mode de vie tant qu’il ne connaitra pas une profonde transformation dans sa manière de penser, et de percevoir la vie. Souvent, ce miracle arrive lorsque nous avons vécu une certaine intensité de souffrance et de douleurs intérieures. Nous appelons cet instant le « bas-fond ». Il n’est nul besoin d’avoir tout perdu pour éprouver cette période des ténèbres. Chacun à sa limite et sa manière de vivre ce craquèlement de l’âme, ce face à face contre le mur de l’enfer.
Quant à mon expérience, j’étais tellement ailleurs et peu présente sauf les soirs où j’aspirais de la kétamine, de la mdma et de la cocaïne. Ces substances, qui me permettait d’arrêter mon mental de penser, je n’avais jamais été réellement en paix. La paix c’est le ciment de l’éveil spirituel, le sentiment ultime, le nirvana des besoins. Je n’avais aucune relation avec cette douce amie. Pas plus que je n’avais de relation avec moi-même. Je savais que nous la souhaitions dans les cartes de Noël, mais la vivre, la côtoyer, ressentir sa présence avec mes tripes, c’était le vide, l’inconnu total. Je ne connaissais pas de quoi était faite l’étoffe de cet état sacré, cet état pourtant simple, mais à la fois tellement humble et grandiose. Ce n’est pas comme si nous pouvions décider un beau matin; « bon chéri je vais acheter de la paix sur Amazon, tu vas voir notre chicane va se régler! » Non, cela ne se passe pas vraiment ainsi dans le monde du développement personnel. À vrai dire, la conscience nécessite un certain nombre de conditions pour s’élever.
J’étais à mes premiers mois d’abstinence totale. Je ne m’anesthésiais plus à aucune drogue, j’étais « clean ». La première fois où j’ai ressenti la présence de la vie en moi, la présence de la lumière, et de la paix au fond de mon coeur c’était au printemps 2003. Je marchais près de la rue Saint-Denis dans la grande Ville de Montréal. J’étais avec une dame, membre des AA, elle partageait son temps pour me soutenir dans mes débuts que demande la transition de l’autodestruction vers la sobriété. Je me rappelle ce moment. Il fut bref, mais je ne l’oublierai jamais. Semblable à un morceau d’éternité, où notre mémoire se cristallise pour immortaliser une image. La sensation est imprégnée jusqu’à mon système cellulaire.
Je marchais et le soleil brillait intensément. Comme aujourd’hui. Les feuilles étaient vert éclatant et un léger vent les tournoyait. Nous pourrions dire que les feuilles s’abandonnaient au vent sur elles. Elles me paraissaient joyeuses et souriantes. Devant cette scène de la nature, les yeux illuminés par la clarté scintillante du soleil, je me sentais en paix. Le temps s’arrêtait. La trêve venait m’apaiser, elle venait m’habiter, s’emparer de mon esprit qui avait été jusque là, synonyme de tourments et agitations. Je ne pensais plus à rien. J’étais seulement bien. Je venais d’être totalement immergée dans le moment présent. Venant de goûter pour la toute première fois à la douce rencontre avec la paix intérieure.
Ce fut mon premier éveil spirituel, il s’est poursuivi. Il a grandi à la voute d’amour que je ressentais, guérissant les blessures de mon passé. La paix s’est installée de plus en plus dans mon quotidien. Elle a été patiente avec moi. C’est la plus belle amie que j’ai croisée sur le chemin du rétablissement. Elle a toujours été à l’intérieur de moi, sage, attendant que je prenne des moyens pour nous permettre de nous rencontrer. Ma relation avec elle est plus importante que plusieurs batailles que veut livrer mon ego. Encore parfois, ce dernier rouspète et veut avoir le dernier mot. Somme toute, c’est la paix qui est plus forte que tout.
La paix est le ciment de la spiritualité, elle tient la main au moment présent et elle ne s’impose pas. La sobriété facilite sa venue et il est faux de croire qu’elle est uniquement souhaitée dans les cartes de Noël à la fin de l’année. Grâce à elle, mon anxiété s’est apaisée, les conflits sont résorbés, mon cœur la berce avec l’humilité. Et la gratitude l’enveloppe tendrement à chaque instant…
Namaste,
par Karine Gagné
Source myvirtualyoga
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