La patience est le don que possède un individu à rester calme dans des situations complexes et tendues; c’est être en mesure de prendre sur soi dans des moments d’attente, c’est détenir les nerfs nécessaires afin de se surpasser et persévérer à travers les bons coups et les échecs.
Dans le domaine du yoga, comme en surf, la patience est reine, malgré le fait que plusieurs pensent pouvoir la déjouer, elle fait partie intégrante d’une discipline régulière et complète.
Tout comme la sagesse, elle est à la base d’une pratique physique et joue également un rôle prépondérant dans notre quotidien et sur notre qualité de vie.
Qu’il soit question de yoga, de surf, ou de toutes autres disciplines sportives (ou non), la patience, c’est d’être en mesure de recommencer jusqu’à l’obtention d’un objectif. C’est de commencer par un hatha yoga, plutôt que par un Vinyasa; c’est de choisir la posture de l’arbre avant une posture sur la tête. La patience, c’est de commencer dans les mousses plutôt que de vouloir allez trop vite et trop loin, trop rapidement. Comme on dit chez nous, c’est éviter de mettre la charrue avant les bœufs, ou plus simplement : c’est d’avoir la sagesse de respecter son corps et son cœur au moment opportun.
Depuis mon arrivée dans le Pays Basque en France, je constate que le surf est le sport local par excellence de la patience. Parfois, tous les éléments ne sont pas combinés pour prendre la vague parfaite; manque de vent, houle trop faible, eau trop froide ou pas assez propre, tempêtes… Le surfeur reste dans l’eau souvent plusieurs heures avant de surfer! Et après avoir pris un vague qui le ramène au bord, il doit remonter sur sa planche et ramer à nouveaux afin de passer la barre des vagues, parfois déchaînées, qui cassent sur la plage.
Certes, on ne devient pas maître yogi en une nuit, tout comme on ne surf pas la Belharra [i] après seulement un mois dans l’eau! Comment dire… la patience est une pratique en soi. Bien que cela semble impossible pour certains et que plusieurs se décrivent comme étant impatient, la patience est quelque chose qui se développe et qui s’acquiert, à même titre que la flexibilité ou le végétarisme. C’est quelque chose qui n’est pas toujours évident, mais qui, une fois sous contrôle, rend notre vie et celle des autres meilleure!
Je disais donc que, depuis le début du mois de juin, mon mari et moi, nous nous sommes installés dans la région du Sud-Ouest de la France.
Je ne vous raconte même pas comment cela a pu jouer sur mes nerfs depuis que nous avons pris cette décision vers la fin de la saison d’hiver que nous avons passé dans les Alpes en Isère. L’attente, la hâte, les papillons dans le ventre à l’idée de voir le soleil, la plage, les vagues. Le sentiment exaltant quand est venue le temps de partir, les arrêts pipi nerveux que nous avons arrêtés de compter sur la route tellement ils étaient nombreux! J’avais si hâte de me retrouver ici, dans ce petit paradis que j’en venais à oublier le moment présent, oublier d’être reconnaissante pour ce que j’avais à ce moment. Nous avons été un mois dans la région de Marseille, à chercher un appartement, à dormir dans la famille et avons fait un premier voyage de repérage pour trouver un nid et du travail. Après une semaine de recherche intensive, nous n’avions rien trouvé. Nous sommes repartis vers Marseille penauds et avons misé le tout pour le tout début juin, en quittant le midi pour le Pays Basque. Une superbe opportunité de travail m’étais tombée dessus entre-temps, mais nous n’avions toujours pas de logement… Quitte ou double. Roulette russe. Soit nous repartions les mains vides une seconde fois, soit ça marchait et nous emménagions dès notre arrivée. Je suppose que vous devinez la suite : la patience, la persévérance, mais aussi le lâcher-prise qui furent de bons alliés pendant cette bataille nous ont bien servis! Nous avons emménagé le 3 juin dans un superbe appart!
Là où je veux en venir… c’est que comme en yoga, la pratique est partout, dans tout. La patience, qui donne accès à la sagesse et la foi, nous amène à se surpasser soi-même. Avec l’instinct de survie, nous ne sommes pas fait pour se laisser abattre, mais on peut vite retrouver nos mauvaises habitudes après que la tempête soit passée. Dès que l’on obtient quelque chose, que l’on réussit un obstacle, cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus de boulot, au contraire! Travailler sa patience est une tâche constante et toujours omniprésente. Elle nous amène toujours plus loin, nous fait revisiter nos limites et parfois, humains que nous sommes, nous pouvons la perdre…
Moi, la tête à l’envers !
Après l’emménagement, il a fallu se trouver des meubles. Qui dit meubles, dit argent, et donc, recherche intensive de bons plans, d’aubaines et donc de déplacements multiples et de rencontres inattendues… Aujourd’hui, notre nid douillet n’est peut-être pas parfait, mais on est bien. On n’a pas surfé beaucoup parce qu’on attend les vagues (eh oui, ça fait 2 semaines que ça tarde à venir, du jamais vu! À ce qu’Il parait). C’est comme si l’univers avait entendu mon désespoir et qu’il nous permettait de nous installer tranquillement avant d’enfiler nos combis en néoprène et de se jeter à l’eau..
La vue de notre appartement
Commencer un nouveau boulot, prendre ses marques, mettre en place toute la paperasse de l’association de yoga afin de partager ma couleur avec les gens de ce beau pays, s’adapter à un nouvel environnement, un lieu où le soleil est à peine couché à 22h30… Reprendre un rythme de vie, retrouver son équilibre et faire preuve de patience avant que ça recommence!
WOW! Je vous souhaite de vivre pleinement chaque moment, dans la patience et la sagesse. Profitez, humez, goûtez et jouissez des évènements qui s’offrent à vous!
With love,
Namasté
Stéphanie Gagné
Source myvirtualyoga
