www.handi-zen.com

handi-zen.com

Hors des sentiers battus… Vraiment?

16231 appréciations
Hors-ligne
Je regarde les montagnes ce matin. Je rêvasse et je me perds dans mes songes éveillés. Pendant que chante un auteur-compositeur-interprète que j’aime beaucoup (Patrick Watson, pour ne pas le nommer) je réalise que ce début de printemps, cette fin de saison annonce encore une fois, comme à chaque année, un nouveau départ. La musique est douce à mes oreilles, cette tranquillité immuable qui émane de ces grandes déesses de la nature murmure un changement, un mouvement inévitable à la survie de l’Homme, à l’épanouissement de mon être. Dans la nature, sur les cimes qui m’entourent, la neige fond, lentement mais sûrement. Bientôt, les saisonniers quitteront la montagne pour rentrer chez eux, ou encore pour entamer un nouveau contrat de travail, ailleurs, bien souvent près de la mer ou de l’océan… En ce qui me concerne, jusqu’à très récemment, je croyais ne pas avoir le choix. Rester. M’enraciner. Fonder quelque chose. Il faut rester, pour s’enraciner, non? C’est ce que je croyais… Mais est-ce obligatoire? Doit-on suivre une voie commune, ou à l’opposé, tâcher d’écouter sa propre voix et faire son propre chemin?

Cet article, j’y pense depuis un moment. Vous savez, quand on écrit, parfois l’inspiration y est, mais à d’autres moments, il faut s’inspirer, ou du moins… se laisser inspirer. Être réceptif aux messages subtils de la vie qui nous montre le chemin… J’aime quand j’écris, vous partagez un peu de mon vécu, en commençant par relater une tranche de vie dans laquelle vous pouvez ou non, vous identifier…

Jusqu’à hier matin, je n’avais rien. Niet, nada! Et puis… je suis allé faire un tour chez mon coiffeur. Mon coiffeur, il s’appelle Étienne. Ce n’est pas un coiffeur conventionnel. Premièrement, il est Belge! Ah ah! Je vois déjà un sourire illuminer votre visage… Il coiffe les gens selon leur langage non verbal… Un peu comme un coiffeur intuitif… Ses produits sont naturels, bien entendu, et son verbe, n’est jamais anodin!

Un coiffeur, c’est aussi un peu un psy… alors je lui parle donc de moi, de ma vie, des divers événements qui se sont produits cet hiver et de mon état général…

Pendant que mes pointes de cheveux s’éclaircissent doucement, il me dit : »J’ai 3 questions pour toi! C’est un jeu à travers lequel tu devras répondre par de fausses réponses à mes questions. » Curieuse, j’accepte, mais je lui demande quel est le but de cet exercice. Il me dit : ‘’nous allons voir si tu arrives à sortir des sentiers battus pour déterminer ton propre chemin…’’

‘’Première question : quelle est la capitale de la France?’’ Vous vous souvenez, je devais répondre par une fausse réponse. Je réponds donc : ‘’Marseille!’’ Il me sourit… ‘’c’est bien, mais ce n’est pas tout à fait ça le but du jeu….’’

‘’Seconde question, combien sommes-nous dans cette pièce?’’ Excitée, emballée par ce petit jeu, je crie : ‘’quinze!’’ Alors que nous n’étions que deux… Vous l’aurez deviné, je n’y étais toujours pas…

‘’Troisième et dernière question… Quelle est ma couleur favorite?’’….

Hum, question piège! Mais allez, je ne me laisse pas prendre. Du moins, j’en suis persuadée! ‘’Bleu!’’

Étienne sourit et sur sa lancée, me jette un regard désapprobateur!

‘’,Mais comment peux-tu être certaine à 100% que ta réponse est fausse?’’

À cet instant, je constate qu’il a raison. Je n’ai effectivement aucune idée si ma réponse donnée est véritablement fausse… J’ai simplement choisi une couleur au hasard (pas tout à fait, car son pull était bleu…) et, bêtement, je me suis laissée piéger!

Étienne est maintenant prêt à me fournir plus d’explications… Il s’élance :

‘’vois-tu, une vraie fausse réponse sort du cadre, du moule. Or, les 3 questions que je t’ai posées avaient des catégories. Ces catégories t’étaient proposées et ton esprit a choisi de rester dans le moule. Pour la première question, tu as été conditionné par la catégorie capitale, ton inconscient a donc cherché une ville. Pour la 2e, il était question de nombre et finalement, la troisième question t’encourageait à choisir une couleur. Là n’est pas l’important. Ce que l’on doit retenir de ce genre d’exercice, c’est que dans la vie de tous les jours nous sommes constamment mis devant le fait accompli. Les conditions fusent de toutes parts et la plupart du temps, nous finissons par faire tels ou tels choix par pur conditionnement.’’

À ce stade, je ne comprenais pas tout à fait encore le fond de sa pensée…

‘’Je t’explique; la question sur les couleurs est celle qui a le plus d’Impact. Vois-tu, en répondant ‘’bleu’’ tu choisis consciemment sans être certaine à 100%… Il n’y a aucune façon pour toi de savoir quelle n’est pas ma couleur favorite. Donc, tu laisses le cadre, le moule te conditionner. Le problème n’est pas d’être conditionné. Car en prenant conscience de ces moules, de ces ‘’chemins’’ nous avons le choix de les emprunter ou non. Par exemple, tu aurais pu me répondre pour la capitale de la France, autre chose qu’une ville… As-tu une idée à ce sujet? Je réfléchis… Je choisis le mot ‘’chaise’’. ‘’Très bien!’’ S’exclame-t-il!

Vois-tu, la pire des choses, c’est que pour certains individus, c’est carrément impossible de sortir du cadre, impossible de répondre ‘’chaise’’ à la question quelle est la capitale de la France… et c’est là que réside le danger… Ne pas être capable de s’autoriser à sortir du cadre, ne pas se permettre de penser autrement…’’

Tu vois, l’Homme a le moyen de sortir des sentiers battus, mais quand il se retrouve dans des situations difficiles, délicates, que les émotions sont en causes, il creuse. Il cherche une solution à ses problèmes de façon mentale alors qu’en réalité… la solution est peut-être autre part…

Imagine maintenant que tu es dans la jungle. Tu dois avancer, mais la faune et la flore te mettent en danger et tu dois lutter pour faire ne serait-ce qu’un pas. Tu dois user de créativité pour tracer ta propre route. Couper les lianes avec une machette, sauter d’arbre en arbre comme les grands singes… Le souci, c’est que l’Homme a décidé, pour faire simple, de construire une route qui sillonne cette jungle. Une belle route, tracée, pavée. Elle est parfaite, agréable à suivre. On y avance avec simplicité. Mais… en la choisissant, ne peut se révéler à soi-même, on ne peut se surpasser, allez au-delà. On ne peut contempler les merveilles de la nature que d’une vue lointaine, puis on s’en lasse et comme des robots, on avance… Après tout, la vie continue… En empruntant cette route dorée, on renonce à choisir soi-même sa propre voie. On renonce à vivre pleinement dans notre propre créativité.

Tout le monde se retrouve à un moment ou à un autre sur cette voie. Celle qui fait en sorte qu’on choisit sans le vouloir réellement. On se dit : »c’est comme ça, il n’y a pas d’autres chemins, d’autres solutions ». Penser ainsi est un premier pas vers l’oublie de soi…

Assez philosophe mon coiffeur vous me direz…et bien, ça m’a fait des frissons dans le dos. Quand j’ai transposé cet enseignement à ma vie, à mes actes, à mes choix. J’ai réalisé que moi aussi, je pouvais être sujette à ce conditionnement. Qu’en tant que prof de yoga, moi non plus, je n’étais pas à l’abri de pouvoir prendre des décisions pour les autres au grand désespoir de l’être créatif qui sommeille en moi..

Cet hiver où tout a basculé pour moi… Arrivée au printemps, je comptais repartir à neuf… Mais quelque chose n’y était pas. Réaliser que mes dernières décisions ont été prises entre autres par conditionnement m’a permis de prendre du recul par rapport à moi-même et à mon existence. Cela m’a également fourni les outils nécessaires afin d’identifier tout d’abord les moules qui pouvaient avoir été à l’origine de mes conditionnements et maintenant, je suis prête à explorer ma jungle… En mettant ceux-ci de côté…

Que vous soyez bien ou non dans votre vie, dans vos choix, ceux-ci ne doivent pas se résumer à faire plaisir à la norme. Que cette norme soit représentée ou non par vos idéaux et schémas relationnels, par votre famille, votre conjoint, votre patron ou par une société et une culture qui nous dicte ce qui est bien et ce qui ne l’est pas… le libre arbitre est la seule façon de pouvoir s’épanouir pleinement et être heureux simplement… en toute liberté…

Je vous souhaite d’aller à la rencontre de votre propre jungle, déployez vos ailes, allez-y… N’ayez crainte, envolez-vous!

you can fly if you want to…

À bientôt mes oiseaux

Avec amour

Stéphanie de YOGA LOVE

Source myvirtualyoga
Vous ne disposez pas des permissions nécessaires pour répondre à un sujet de la catégorie Developpement personnel textes..

Inscrivez-vous au site

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 318 autres membres