Fall — l’automne — saison avec laquelle j’entretiens une relation amour-haine.
Un amour profond de la fraicheur, de la lumière, des couleurs qui transforment le paysage au gré des semaines, l’odeur des feuilles dans le bois et les sentiers, et celle des feux de bois qui renaissent dans les foyers. Les chandails chauds et confortables qu’on ressort, les foulards, les soupes chaudes, un bon latte ou un chocolat chaud après être allée marcher. Les repas qui mijotent et embaument la maisonnée.
De l’autre côté, une haine des tons de gris et de beige lorsque les feuilles ont fini de dégarnir les arbres, la pluie qui ne cesse de tomber, la lumière de moins en moins présente, les jours qui raccourcissent, la fatigue qui prend plus d’espace, les gens moroses, la nature qui s’endort un peu plus et nous combattant ce temps qui alourdit et continuant sur le même rythme soutenu malgré les sources d’énergie qui s’amenuisent.
Fall – tomber – c’est ce que j’ai l’impression d’avoir fait, ou vécu, cette année. Ou plutôt ce sont mes mots qui sont tombés, que j’ai échappés. Ma plume s’est tarie à l’arrivée de l’automne. Mots qui habituellement coulent à flots. Cette fois-ci, et pour la première fois depuis plusieurs années, je me suis retrouvée sans mots, des semaines sans écrire. Moi qui écris mensuellement sur le blogue de Mon Yoga Virtuel depuis bientôt 3 ans (en février 2019), qui ai écrit sur d’autres plateformes ainsi que pour moi, par amour et passion, sans raison, sans pression.
Il n’aura fallu qu’un rayon pour rallumer ma flamme, un tout petit rayon de soleil qui a traversé les nuages, qui s’est branché directement à mon cœur et m’a redonné l’énergie qui me manquait pour que les mots trouvent leur chemin de mon cœur jusqu’à mes mains afin que je puisse les coucher sur papier ou à l’écran me reconnectant ainsi à une passion qui me fait vibrer. Bien branchée à ce rayon de soleil, le chérissant comme le plus précieux des cadeaux, je lui ai accordé toute mon attention jusqu’à ce qu’il se retire à nouveau jusqu’à sa prochaine visite.
Il m’a offert assez pour redonner de l’énergie à mon corps, mon cœur et mon esprit, me permettant ainsi de me rappeler tous ces petits gestes, toutes ces petites choses qui m’énergisent même par temps gris. La musique qui joue trop fort dans l’auto, le plaisir de parcourir les routes de campagne, m’installer au bord de l’eau, marcher dans un village ou le soir lorsque tout est noir et que l’ambiance feutrée m’enveloppe pendant que le silence me permet de mieux entendre les rêves et les désirs qui grandissent en moi.
Il suffit parfois d’un instant pour que tout prenne une autre direction, pour que nous regardions les choses différemment. Ce rayon de soleil a été le carburant qui manquait à ma machine pour qu’elle reprenne là où elle s’était arrêtée, un moment au bord de la route à me demander quelle direction prendre, mais qui m’aura permis d’admirer le paysage, de regarder tous ces détails qui passent inaperçus quand on passe trop vite ou sur le pilote automatique.
Il se trouve des cadeaux inattendus, au détour d’une panne d’essence qui, bien qu’elle contrecarre nos plans ou nous met en retard, nous permet parfois de prendre un temps d’arrêt, de découvrir des lieux que nous n’aurions pas visités et des gens bien intentionnés qui se trouvaient là, prêts à nous aider.
Namaste. Isabelle saint jacques
Source myvirtualyoga
