Impossible de voir clairement ce qui se dessine devant. Il y a bien quelques indices, mais rien de concret, de tangible, qui permettrait de prendre position, de choisir une direction. Beaucoup d’extrapolation, de scénarios fictifs, imaginés. Tellement intangibles que malgré que tu aies sondé ton cœur et ton âme sur l’issue espérée, tu es incapable de formuler de souhait. Tu es dans un trou noir, mais sans en broyer. Tu te sens en flottement entre le concret et l’espéré. Que voudrais-tu qu’il advienne ? Quel serait le scénario idéal ? Parmi les scénarios fabriqués par ton esprit, tous ont leurs avantages et inconvénients. Mais tu sais qu’il est probable qu’aucun d’eux ne crée à terme ta nouvelle réalité une fois le brouillard levé et la lumière faite sur la nouveauté.
En attente. En attente de l’annonce des nouvelles couleurs avec lesquelles utiliser ta créativité. Tu n’es pas aux commandes. Tu ne tiens pas le volant… pour l’instant. Tu es passager. Il pleut tellement que la route est invisible derrière le pare-brise, pour toi. Le conducteur, lui, connait la route. Elle est déjà tracée, il suit les directives reçues pour se rendre à destination et doit garder la surprise. Il n’est pas encore temps que tu sois informée. Chaque chose en son temps. Tu as le choix de faire confiance ou de craindre. De fermer les yeux, d’écouter la musique, le bruit de la pluie qui tombe sur le toit et de t’abandonner à la balade ou de t’arracher les yeux à essayer de voir à travers la pluie quelques indices supplémentaires quitte à en finir épuisée. Qui plus est, ces indices ne t’apporteront probablement pas la réponse, ou si partiellement que tu auras perdu plus que gagné.
Lorsque le voile sera levé, tu pourras entrer en action. Il sera là le moment pour toi d’évaluer tes nouvelles couleurs et de voir si ce sont celles avec lesquelles tu auras envie de peindre, de colorer, de créer, d’imaginer, d’essayer une nouvelle technique. En attendant, tu peux fuir, ouvrir la portière et sauter de la voiture ou demander au conducteur de te laisser descendre. Tu n’es pas prisonnière, sauf peut-être de tes pensées. Ce faisant toutefois, tu ne sauras peut-être jamais où il t’emmenait. Tu auras présumé que cette destination n’était pas pour toi. Tu auras eu peur face à l’inconnu. Et si un jour tu sais où ce voyage à l’aveugle t’amenait, n’oublie pas la possibilité que tu aies des regrets de ne pas être restée dans l’auto. Et il sera peut-être trop tard pour rejoindre la destination. Mais sache que si tu ne t’éjectes pas toi-même, une fois rendue, le choix que tu feras sera en toute connaissance de cause, avec des éléments concrets et non ceux qui foisonnent dans ton imagination.
Comment as-tu envie de choisir ? À l’aveugle ou en regardant la situation en face dans toute sa réalité. Préfères-tu t’épuiser ou garder ton énergie pour la déployer une fois arrivée ? De ça, tu es maitre à bord. Pour l’instant, tu ne contrôles pas la route, ni la destination, mais toujours tu as le choix de la façon dont tu aborderas le voyage. Et il n’y pas ni bon ni mauvais choix. Peut-être seras-tu contente d’être sortie de la voiture avant la fin du voyage. Qui sait ? Toutes les possibilités sont ouvertes pour l’instant. En voyage, comme dans la vie, assure-toi seulement que tu fais ces choix pour toi. Parce que les choix qu’on fait pour soi sont des choix assumés. Et, selon moi, ce sont ceux qui nous permettent d’avancer, d’apprendre et de grandir et qui forment les assises des prochains que nous aurons à faire. Et c’est cela qui en font des choix gagnants.
Auteur isabelle st jacques
Source : myvirtualyoga
