’ai eu vraiment peur quand mon premier enfant a eu deux ans. Peur de moi. Quand il était bébé, tout coulait de source. L’allaitement, le portage, le co-dodo. Un long fleuve tranquille, la lune de miel.
Quand les premiers signes d’opposition de bébé sont apparus, sont aussi apparus des comportements et des idées qui m’ont fait peur. Monter le ton, crier, brasser, taper. Ouep… Comme une autre maman en moi que je n’aimais pas. Tout ce que je jugeais chez les autres parents, j’en étais capable moi aussi.
Quand la tornade passait, chaque fois je me disais que c’est la dernière. Que je saurais voir venir la prochaine, rester calme, dire les bonnes paroles, faire les bons gestes.
Et je me fais prendre encore… Comme une tempête de sable qui se lève et qui brouille tout. Je perds tous mes repères, je suis seule, c’est douloureux, je veux juste que ça arrête. Et quand le calme revient et que tout reprend sa place, je dois donner du sens à ce que je viens de vivre, c’est plus fort que moi. Ça ne peut pas être si souffrant pour rien, il doit y avoir une raison.
Parce que je ne me reconnais pas et que je ne veux pas être comme ça.
“Va dans la forêt, vas-y. Si tu ne vas pas dans la forêt, rien n’arrivera jamais et ta vie ne commencera jamais.”
― Clarissa Pinkola Estés, Femmes qui courent avec les loups.
La forêt est parfois calme, ensoleillée et douce. La forêt est parfois bruyante, noire et elle fait peur. Cette forêt est aussi à l’intérieur de toi. Ose la traverser, même si tu ne la reconnais pas, même si tu ne te reconnais pas. Pas pour que ces crises et ces tempêtes n’arrivent plus, mais pour trouver le sens. Tes réponses s’y trouvent, ta vie s’y trouve. Ton enfant s’y trouve. Et il a besoin de toi.
Source my virtualyoga Sonia plouffe
