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La Confiance: témoignage d’une yogi

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Je regarde sur ma droite, à travers la fenêtre. Les montagnes se réveillent tranquillement; le soleil traverse l’espace et pénètre dans la chambre.

Je suis arrivée. Je n’y croyais plus… en cours de route, j’avais perdu espoir.

5 mois de lutte, 5 mois de questionnement, 5 mois d’hiver, de froid, d’intensité, de soirées à n’en plus finir… Puis début mars, une prise de conscience suivie de décisions existentielles ; sobriété, rigueur, discipline et mieux-être. À compter de cet instant, j’ai recommencé à vivre et à revendiquer mon droit d’être bien, tout simplement.

Le grand air de la montagne, les sessions de ski tous les jours suivi de sorties en nature au pas de course et de séances de yoga… Accepter de faire un bout de chemin seul. Seule avec moi-même. Pour mieux me retrouver, pour mieux être en mesure de poursuivre ma route. Doucement avec le retour des beaux jours, je suis sortie de ma grotte et j’ai entrevu la lumière au bout de mon tunnel.

Je pars de loin. Cet hiver j’ai laissé ma plume hiberner. J’étais submergé par le quotidien. Vous savez, celui qui vous prend et vous atteint, celui qui vous bouffe les neurones et qui vous entaille le moral. Derrière les sourires à moitié sincères, mon cœur était déchiré, comme noyé dans une mer de nuages brumeuse, opaque et glaciale. Malgré les rayons persistant sur l’île au soleil, au fond de ma poitrine, mon cœur était frigorifié, emprisonné dans un bloc de glace et d’incertitude…

Être à la fois hyper sensible et empathique n’est pas toujours évident, car en plus d’avoir à gérer ses propres tourments, on s’expose également sans trop le vouloir aux tempêtes des autres. Comme emportée par le vent et la tornade des émotions souvent refoulées de tout un chacun… Cet hiver j’ai perdu pied et je suis tombé. Mais avant d’accepter la chute inévitable, j’ai tout fait pour m’accrocher, pour résister au changement. Me retrouver seule, perdre mes repères. Tout cela n’a pas été évident, mais ça faisait partie d’un processus de changement…

Je me souviens d’avoir lu quelque part que l’équilibre n’était pas quelque chose de figé et de coulé dans le béton ; bien au contraire, au fil du temps, chacun le perd et le retrouve. Cette façon de définir un concept qui me tient particulièrement à cœur en tant qu’enseignante de yoga, mais également en tant que passionnée, me réconforte et me rassure. Il me fait réaliser aujourd’hui que tout a un sens et que c’est dans ce mélange de hauts et de bas, de soleil et de nuages que réside toute la beauté de ce monde. On vit par cycles, par périodes. L’essence même de la vie, c’est le changement. Et donc, l’équilibre, comme les beaux jours, part et revient au gré des saisons et des événements qui construisent nos vies.

Je suis tombée pour mieux me relever. J’ai broyé du noir pour mieux laisser le spectre des couleurs m’éblouir en fin de saison, à l’arrivée du printemps. J’ai voulu partir et ne jamais revenir, et je sais aujourd’hui que c’est pour mieux jouir de la vie. Je n’ai aucun regret si ce n’est que tout le monde n’arrive pas à ce jour à voir la vie de cette façon, mais il n’en tient qu’à moi de poursuivre mon chemin et de tenter d’être un exemple pour mon prochain.

Comme on dit,« Après la pluie, le beau temps. »

Ceux qui me connaissent savent par quoi je suis passé dans la dernière année, mais pas complètement ; On ne sait jamais vraiment ce que les gens vivent au jour le jour. Voilà pourquoi je m’efforce d’être douce avec les autres, car on ne sait jamais quelle bataille la personne en face de nous est en train de livrer. Blessures, cicatrices et tranches de vie font de nous des êtres touchés, marqués, mais je reste convaincue que toutes ces épreuves ont leurs raisons d’être et que quelque part, on les vit pour mieux se forger, pour mieux se connaître, pour mieux se transformer et briller en temps opportuns… être la lumière au bout du tunnel pour quelqu’un qui en a de besoin…

Ce qui ne tue pas rend plus fort et les moments difficiles sont nécessaires sans quoi comment pourrions-nous apprécier les petits plaisirs de la vie : les matins doux, les fous rires et les sourires que l’on s’échange avec complicité… Se tenir la main en skiant sur le plat de Sarennes… Contempler la pleine lune et les étoiles, voir le soleil se lever derrière les cimes enneigées, être le premier à tracer un couloir jamais emprunté… Les baisers échangés en toute simplicité et profonde connexion…Bref, tous ces moments magiques que l’on vit seuls ou que l’on partage avec d’autres êtres de lumière posés sur notre route comme un cadeau offert sans raison particulière. À mon sens, c’est dans ces moments éphémères que réside le bonheur absolu.

Mémoire olfactive ou sonore, une odeur ou une chanson peuvent nous faire voyager dans le temps, nous faire revivre des instants brefs de pur bonheur. Je suis de celle qui croit que celui-ci réside dans les petites choses. L’extraordinaire réside dans l’ordinaire ; non pas dans l’extase et l’intensité (certes, repousser les limites et aller au-delà de ses propres capacités en toutes circonstances a quelque chose d’aphrodisiaque…) Mais avec le recul, je constate que… quand je suis toute seule, c’est les moments simples qui font en sorte que les commissures de mes lèvres s’élèvent et donnent naissance à un sourire sincère sur mon visage. Sensible aux souvenirs, mélancolique de nature je m’efforce aujourd’hui, après cette saison, de vivre ici et maintenant. Tout est éphémère, rien ne dure… Alors mieux vaut en profiter, mieux vaut dire « je t’aime »,« pardonne-moi » et « j’ai confiance en toi »…

À 33 ans, je commence à comprendre ce qu’est la vie. Je ne prétends pas tout savoir, bien au contraire… Je sais une chose… c’est que je ne sais pas tout. Et c’est déjà suffisant, rassurant, stimulant et inspirant. Ce qui revient sans cesse, c’est l’importance de faire confiance. Confiance en soi, confiance en l’autre, confiance en ce processus divin.

Aujourd’hui, avec du recul, je peux affirmer être confiante et positive face à la suite. Sans savoir ce qui m’attend ne serait-ce que la semaine prochaine, où je serai, avec qui et pour combien de temps… Je suis reconnaissante envers la vie ; celle-ci qui a placé sur mon chemin les bonnes personnes au bon moment dans les dernières semaines de cette saison d’hiver. Qui m’a donné la force de trouver réconfort et présence à soi dans cette solitude omniprésente et dans le silence vivant de la nature. Je souris en repensant à ma spontanéité, celle qui m’a permis d’aller vers toi… En cette capacité dont je suis doté de m’auto-guérir et de m’ouvrir si naturellement à l’autre, même si je sais au fond de moi que rien n’est gagné d’avance et que mon cœur peut encore souffrir… Force, courage, espoir et détermination. Non ce n’est pas fini, ce n’est que le début. Le début de quelque chose d’encore inconnu, de stimulant et d’exaltant ! Ce nouveau départ m’ouvre toutes les portes et éveil en moi une envie de tout voir et de tout expérimenter… Fouler la terre, explorer les sommets, me jeter en bas d’un avion…

Réessayer… Réessayer d’être heureuse, vraiment, et simplement…

Je vois cela différemment aujourd’hui : Certes, la peur du manque de quoi que ce soit est plus effrayante encore que le manque réel, car celui-ci n’est qu’une illusion nourrissant une vieille blessure d’âme. Je ne manque de rien, tout ce dont j’ai besoin est là, en moi et partout autour de moi… Si quelqu’un ou quelque chose venait qu’à devoir partir et ne plus jamais revenir… je reconnais aujourd’hui que ce serait parce que je n’en ai plus de besoin et qu’éventuellement, quelque chose de meilleur et d’encore plus grand m’attendra pour la suite. J’ose regarder mon parcours et en être fière, j’ose regarder l’horizon et être confiante : tout est parfait, tout est à sa place…

Je souris et je remercie la vie de faire partie de l’univers, d’être qui je suis, d’être où je suis…



Je vous souhaite une magnifique transition vers l’été

Profitez de ce printemps magnifique

Sortez, marchez pieds nus dans la rosée matinale

Savourez les moments simples

Et surtout

Ayez confiance!



All one, one love

Namaste

Stéphanie Gagne

Source : lonvirtualyoga
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