Sur la route, une déviation, c’est un parcours alternatif qui détourne temporairement la circulation et la ramène sur la même route, mais un peu plus loin. C’est tout. Ça n’amène pas ailleurs. Et pourtant, on dévie souvent pour se retrouver au même endroit, souvent déçus d’être encore là.
On fait tous quelque chose pour compenser quand on se retrouve dans une situation qui ne nous convient pas. C’est notre voie de contournement, on s’occupe l’esprit ailleurs en essayant d’oublier qu’on n’est pas bien là où on se trouve. Et ça ne marche pas, ou seulement un moment. La réalité finit toujours par nous rattraper.
La fuite, physique, mentale ou psychologique, c’est une façon de se mettre la tête dans le sable. Et c’est insidieux parce que souvent, on ne se rend même pas compte qu’on fuit. On se fait croire, on se convainc que c’est un bon plan B. Mais c’est rarement le cas.
Accepter, c’est arrêter de fuir, et par le fait même on est moins essoufflé. Et par accepter, je n’entends pas d’accepter l’inacceptable, d’accepter n’importe quoi et de ne pas espérer mieux. Non! Par accepter, j’entends reconnaitre que la situation est telle qu’elle est et arrêter d’essayer par des moyens détournés de la rendre telle qu’on voudrait qu’elle soit.
Après avoir accepté, on peut choisir, et choisir mieux. Les yeux rivés sur la réalité, on peut se mettre en mode solution et non en mode évitement. C’est dans le calme qu’on peut voir les faits non déformés par nos émotions. La peur, la panique, l’excitation, l’exaltation, etc. La réalité devient claire, on peut la regarder en face et choisir en fonction de ce qu’on veut vraiment au lieu de jouer au caméléon et de tenter de se faire croire qu’on peut se fondre dans un décor dans lequel on se sent comme un imposteur.
Au lieu de faire un détour, on décidera de rester sur la route en regardant tout ce qu’elle offre de beau et de moins beau. Un paysage majestueux, mais un chemin fort cahoteux. Et si après avoir accepté la réalité, on se rend compte que ce ne sera jamais la nôtre, on choisira de changer de route, pas de faire un détour, mais plutôt de choisir un nouveau chemin.
Et ce nouveau chemin sera le nôtre, pour un moment ou pour longtemps. Et à chaque intersection en T, on pourra se demander si on souhaite aller à gauche ou à droite ou si on fonce droit devant pour faire un peu de off road. Sortir des sentiers battus pour aller explorer l’inconnu avec la peur au ventre, souvent, mais aussi avec une confiance que les choix qui sont faits avec le cœur sont de bons choix; et qu’il sera toujours temps de changer de route lorsqu’ils ne conviendront plus.
On oublie trop souvent que les choix qu’on fait ne sont pas permanents et qu’on peut choisir autrement un peu plus tard ou beaucoup plus tard. C’est quand on comprend cela que faire un choix devient beaucoup moins effrayant. Oui, il y aura toujours la conséquence qui vient avec les choix qu’on fait, mais ce n’est pas parce que les choix viennent avec des conséquences que nous ne sommes pas prêts ou capables de les assumer. Choisir est une forme de respect envers soi-même, surtout quand on fait ses choix pour soi.
« C’est une chose de penser que l’on est sur le bon chemin, une autre de croire que ce chemin est le seul. » – Paulo Coelho
Êtes-vous en train de faire un détour ou vous trouvez-vous sur votre chemin?
Source : monvirtualyoga
